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« I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus]

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Dray Garisson

Dray Garisson

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MessageSujet: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeSam 14 Juil - 18:37

« I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »
Dray PV Remus


    Une cloche retentit dans tout le château de Poudlard, marquant la fin de la période de cours et de l'heure du repas. Et de deux heures de Défense contre les Forces du Mal pour les sixièmes années ayant choisi ce cours, passées en compagnie du très agréable et très chaleureux professeur Sakarov, tout droit venu de Russie et débarquant en plein milieu de l'année. Dray fourra ses affaires en vrac dans son sac, déchirant son parchemin au passage, l'obligeant à le ressortir pour lui lancer un sort pour le réparer, puis suivit les autres élèves hors de la salle toujours légèrement plongée dans la pénombre, non sans oublier de lancer un regard narquois au professeur. Voilà qui était fait. Un seul cours de passé, et il détestait déjà l'homme antipathique. Ce qui semblait d'ailleurs réciproque, allez savoir pourquoi. Ça l'intriguait tout autant que ça le blasait, d'ailleurs, étrange paradoxe. Et l'autorité trop stricte de l'enseignant lui donnait juste envie de faire le contraire de ce qu'il lui disait, voir de chercher à l'énerver, ce qui n'était dans ce cas pas une bonne idée, mais ce n'était pas ça qui l'empêcherai de le faire s'il le voulait. De toute manière, l'anglo-coréen était déjà presque convaincu que rien que sa présence suffirait à énerver Sakarov, donc un peu plus un peu moins...

    Sortant dans le couloir déjà bondé d'élèves affamés par leur matinée de cours, Dray du prendre sa patience à deux main, évitant de les écarter tous à coups de coudes et de sortilèges pour chasser l'agacement qu'il avait toujours dans ces situations. Il détestait vraiment quand il y avait trop de monde, et quand il y avait trop de bruit. Et le premier n'allant pratiquement jamais sans le second, surtout à l'heure du déjeuné, il était très souvent passablement irrité. Plus que de normale en tout cas. Son regard tomba sur un petit groupe de Rouges et Or de son année -et avec qui il partageait le cours de Défense- juste trois ou quatre mètres devant lui. Au milieux d'eux se trouvait un autre Gryffon à l'air maladif, affaibli, pour il ne savait quelle raison, et sur lequel il porta son attention. Remus Lupin l'intriguait, et depuis bien longtemps. Dray sentait qu'il cachait quelque chose, un secret certainement inavouable que personne ne connaissait -mis à part peut-être ses chers amis les Maraudeurs. Que personne ne devait découvrir aussi, au vu de l'étrange agressivité que le préfet avait parfois à son égard. Et l'anglo-coréen sentait qu'il se rapprochait de ce secret, et il était bien décidé à le découvrir. Les paroles et la peur de Remus lors du cours qu'ils venaient de quitter l'avaient d'autant plus intrigué d'ailleurs. Leur étrangeté, certainement. Enfin, après avoir pris les escaliers -toujours aussi bondés-, il déboucha sur le Hall qui lui parraissait encore plus emplis de monde. Dray sorti de ses réflexions mentales et soupira. Il allait encore devoir supporter le bruit de tous les élèves du château pendant le déjeuné, ce qui n'allais pas arranger son humeur déjà irritée. Comme d'habitude.

    Le reste de la journée se passa sans événement notable pour la rendre un peu moins longue et ennuyante. Les cours que Dray avait cet après-midi lui avaient semblé presque interminables, tant rien d'intéressant n'avait été fait. Que de la barbante théorie qu'il considérait comme inutile -pas toujours, mais là vraiment, on pouvait difficilement faire plus ennuyeux. Il n'avait même pas pu eut le temps de réfléchir au ''mystère Lupin'', car il était trop occupé à devoir prendre en note toutes les assomantes paroles des professeurs. En parlant de Remus, d'ailleurs, celui-ci était à nouveau absent, ce qui rajoutait encore à la curiosité de l'anglo-coréen qui avait appris qu'il était retourné à l'infirmerie. Encore, comme s'il n'y avait pas déjà passé les derniers jours. Même si c'était certainement une bonne idée, on aurait dit que le préfet aurait put se briser à la moindre chute.

    Le dîné passé, Dray rentra à la tour des Gryffons, accompagné de son imbécile-heureux de meilleur ami, comme il l'appelait toujours. Ils chassèrent deux premières années qui occupaient leur table habituelle dans la salle commune, au fond, permettant de voir toute la salle, l'entrée des dortoirs, et un bout du parc -déjà peint d'un dégradé de gris par la nuit- par l'une des hautes fenêtres de la tour. L'anglo-coréen ouvrit son livre de métamorphose, obligé de finir son devoir à moitié fait qu'il devait rendre pour le lendemain. Deux autres Rouges et Or s'installèrent à la table ronde, en face de Dray et Brian, échangeant quelques mots avant de sortir eux-aussi leur travail à finir. Ce n'était pas parce que les quatre Gryffondors préféraient jouer des sales tours et qu'ils n'aimaient pas travailler qu'ils en étaient dispensés, après tout. Après 15 minutes cependant, Dray releva les yeux de son parchemin, ennuyé par ce qu'il écrivait. Et son manque de concentration n'aidait pas non plus. Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, observant tranquillement la salle commune -trop rouge- des Gryffons, profitant de la chaleur agréable que dispensait le feu dans la cheminée jusque dans le recoin où il était assis. Il était vrai qu'on pouvait accorder à la pièce qu'elle était très confortable. Du coin de l’œil, il repéra les Maraudeurs accompagné de Remus cette fois -il devait enfin avoir quitté l'infirmerie- et fixa son regard dans le dos de celui-ci. Il était toujours autant intrigué, n'avait toujours pas eu de réponses, et pourtant il sentait qu'il se rapprochait toujours plus de son secret. Et ça avait le don de rendre la curiosité de Dray insatiable, d'autant plus qu'il avait passé le reste de la journée à ne rien faire et à s'ennuyer. Il plissa légèrement les yeux, comme pour essayer de mieux discerner l'aura de Lupin qui se mêlait à celle des autres élèves tout autour, même s'il savait pertinemment que ça ne changerai rien. Se faisant, il s'attira un léger coup de coude -presque imperceptible- de Brian, qui lui lança un regard significatif. Traduction : arrête de regarder les gens comme ça, tu va passer pour un mec encore plus bizarre que tu ne l'es. C'était certainement le seul de tout Poudlard à savoir pour son don, et donc à comprendre pourquoi il regardait les gens parfois bizarrement, ou à avoir le regard soudainement fixé dans le vide. Après avoir levé les yeux au ciel, l'anglo-coréen retourna à son devoir de métamorphose toujours pas fini.

    Quand Dray reposa sa plume, l'heure était déjà plus avancée, et le couvre-feu passé. Il cligna légèrement des yeux avant de s'étirer pour évacuer la tension qui s'accumulait dans ses épaules à force d'être plongé sur son livre et son parchemin. Il lança un dernier regard à celui-ci, décrétant qu'il n'avait aucune envie de se relire et le rangea, puis se remit à observer la salle. La plupart des élèves n'avaient pas bougé de l'endroit où ils étaient installés. En revanche, il vit Remus se lever et se diriger vers le trou dans le mur qui menait vers le reste du château, allant certainement faire sa ronde de préfet. Il le suivit du regard du coin de l’œil jusqu'à ce qu'il soit sorti. L'idée de le suivre et de le coincer pour enfin pouvoir avoir ses réponses naquis dans son esprit, et après un regard à ses amis -qui semblaient avoir décidé de jouer aux cartes explosives pour passer le temps- et quelques très courtes tergiversations, se leva de sa chaise en attrapant sa cape.

    - J'vais faire un tour, lâcha-t-il aux trois autres Gryffons à sa table.

    Ils hochèrent simplement la tête en réponse, habitués à voir disparaître l'anglo-coréen pour ses sorties nocturne post-couvre-feu. De toute façon, il se faisait rarement prendre, donc il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Et puis ils l'accompagnaient aussi parfois, de toute manière. Enfin bref, il traversa rapidement la salle commune sans que personne ne lui dise rien, et le portrait se referma silencieusement derrière lui. Remus disparaissait au coin d'un couloir, sur sa droite, et il se mit à le suivre tranquillement. Ni de trop près pour se faire immédiatement repéré, ni de trop loin pour le perdre dans le château. Même s'il savait à peu près les chemins qu'empruntaient les préfets pour faire leur ronde, à force de briser le couvre-feu et d'avoir à les éviter. Il continua donc sa filature un moment, sans se faire voir, jusqu'à ce qu'ils entrent dans une partie qu'il savait toujours vide, de nuit. Et déjà peu fréquentée de jour. Mais qu'il connaissait bien, à force de s'y être perdu quand il venait d'entrer à Poudlard, et grâce à ses petites promenade et explorations. Le jeune homme bifurqua à droite, dans un petit couloir, puis encore deux fois à droite, traversa une salle de classe en prenant l'autre porte sur le mur du fond et déboucha sur un nouveau couloir, proche de l'intersection avec celui qu'emprunterait normalement Remus. D'ailleurs, au lieu d'entendre ses pas s'éloigner de lui, il pouvait maintenant les entendre se rapprocher de plus en plus. Le préfet passa devant le couloir sans le voir -les ombres camouflaient très bien parfois, de même qu'être adossé contre le mur face à celui qu'on pouvait voir en avançant- , et le dépassa. Un sourire en coinamusé étira les lèvres, alors qu'il fixait son regard sur Remus.

    - La pleine Lune hein...? Etrange comme peur, tu ne trouves pas?

    Sa voix brisa le silence, calme, égale. Presque neutre, comme s'il posait une question tout à fait commune, mais avec une légère pointe de curiosité, qui se reflétait clairement dans ses yeux. Un air mi-innocent mi-amusé était quant à lui peint sur son visage. La nuit était là, et à ce moment, les masques avaient parfois tendance à disparaître, les secrets à être découverts. Les gens changeaient aussi, parfois, lorsque la lune se levait, comme si nuit et jour étaient le ying et le yang, ou deux faces opposées d'une même pièce. La dualité des êtres, peut-être, si on se mettait à philosopher ou psychologuer. En tout cas, Dray se sentait toujours étrangement mieux la nuit, plus libre ou plus lui-même peut-être. Déjà plus jeune, en fait, certainement parce que c'était le moment où personne ne pouvait rien lui dire car plongés dans l'ignorance... Lorsque Remus se retourna vers lui, Dray donna une légère impulsion sur le mur sur lequel il était adossé pour se redresser, et s'avança lentement vers lui. Le préfet ne lui échapperai pas, cette fois.



HRP : Voilà, enfin fait! J'espère que ça te conviens et que ça t'inspirera ♥
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Remus J. Lupin

Remus J. Lupin

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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeMar 14 Aoû - 23:20

« I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »
Dray Garisson & Remus Lupin

Remus était fatigué, réellement fatigué. Croyez-moi, quand il était dans cet état-là, il n’était pas beau à voir. Ses cheveux sales, ternes, aplatis contre son crâne et décoiffés, sa peau était blanche comme un cachet d’aspirine, et jurait avec le noir de sa robe de sorcier, qui d’ailleurs ne ressemblait plus à rien : froissée, la cravate mal mise ou dénouée, les boutons accrochés n’importe comment. Il avait le teint blafard, des cernes violets qui descendaient jusqu’à ses pommettes, ses lèvres étaient comme décolorées et l’éclat qui brillait ordinairement dans ses iris gris-bleus avait entièrement disparu. Mais la fatigue de Remus n’était pas due à une nuit trop arrosée, oh non, ça n’avait rien à voir. Peu de personnes le savaient, mais en réalité, le Gryffondor était un Loup-Garou, et qui dit Loup-Garou dit transformation, métamorphose extrêmement douloureuse et dangereuses tous les vingt-huit jours, à la pleine Lune. Ça ferait en Mai dix ans tout rond qu’il était atteint de cette horrible damnation incurable. Ces dernières années, il y avait des … améliorations, si on peut dire, puisque Patmol, Cornedrue, Queudver et Lûnard avaient étés créés. Depuis que Sirius, James, Peter, était entrés dans la vie de Remus, et apprenant la maladie de leur meilleur ami, avaient décidé de l’aider. Ils étaient rentrés dans sa vie pour ne plus jamais en sortir, et en effet, ils l’aidèrent. Il s’étaient créés une seconde apparence, pour lui, pour l’aider à surmonter les pires nuits de sa vie. Ils réussirent à le faire rire dans ses pires moments. « C’est quand ton soucis capillaire Lulu ? » ou « Oh, Rem’ il compte ses cycles menstruels comme une fille ! ». La dérision et l’autodérision, quoi de mieux ? Et pouvoir partager ses sentiments, donner sa confiance à des amis qui, vous le savez oupas ne vous trahiront jamaiss.

Pourquoi, alors, Remus Lupin était-il fatigué, blessé, si ça se passait mieux ? Pourquoi cet air lassé, exaspéré sur son visage ? Parce que depuis le début de l’année, tout son petit équilibre, sa routine, ses habitudes partaient en vrille, et cela, c’était à cause d’un certain professeur, Xander Lemalf, et aussi à cause de petits malins qui, je cite, « réussiraient à percer le mystère Lupin ». Pourquoi le professeur me direz-vous ? Remus n’est-il pas assez grand pour ne plus avoir peur de ses maîtres d’école ? Mes amis, il n’est pas question de cela ici, mais plutôt de deux Loups-Garous enfermés dans une cabane qui se disputent le poste de mâle alpha à coups de griffures et de morsures. Eh oui, Lemalf, jeune professeur d’une trentaine d’années était aussi atteint du syndrome depuis, quoi, six ans. En soit, en Loup, Remus était plus expérimenté, mais Lemalf était plus âgé. Les instincts s’affrontent jusqu’au lever du jour, et quatre Gryffondors (oui, quatre, rajoutez à votre décompte Miss Lily Evans) faisaient nuit blanche, priant Merlin, Morgane, Zeus et d’autres encore que leur ami survive un mois de plus.

Quelle idée il avait eu, aussi, d’aller en cours de Défense contre les Forces du Mal ? Pourquoi cette matière l’attirait-il tant, d’abord ? Il était lui-même une force du mal, en troisième année, il avait appris à reconnaitre, neutraliser et tuer un Loup-Garou, n’était-ce pas le monde à l’envers ? Bref, il avait convaincu Madame Pomfresh, l’infirmière de Poudlard, de le laisser sortir deux heures de l’infirmerie, où il était bloqué depuis deux jours avec un alibi en carton, pour ce cours idiot qui lui plaisait tant paradoxalement et qu’il détestait manquer. Bien sûr, il était tombé sur LE thème de leçon qu’il aurait préféré manquer : les épouvantards, les peurs les plus profondes etc. Le Rouge s’était débrouillé comme il avait pu pour se sortir de cette situation, mettant toutes les chances de son côté pour que personne ne se pose de questions, m’enfin, qui savait, les élèves de Poudlard, Beauxbâtons et Durmstrang étaient loin d’être des grands naïfs …

Remus était donc ensuite retourné à l’infirmerie, où il avait retrouvé avec plaisir, ou presque, les draps blancs et la potion de sommeil sans rêve. Il s’était endormi comme une masse vers 13h, après le déjeuner spécial Madame Pomfresh, mais ce n’était que pour mieux se réveiller à 19h30. Lassé cette fois de la stérilité presque maladive de la pièce, il se rhabilla, et s’en fut la cravate dans une main et son sac dans l’autre, dans la salle commune où seraient, pour sûr, ses amis les Maraudeurs.

« Ah, l’homme-invincible est de retour ! »

Avec Sirius, les entrées étaient rarement discrètes, mais là, Remus avait carrément senti une cinquantaine de paires d’yeux se poser sur lui tandis qu’il poussait un soupir mis-exaspéré mi-soulagé, et montait l’escalier en colimaçon du dortoir des garçons pour se changer. Sirius, dans sa passion rebelle pour « L’Art » Moldus’interessait désormais aux supers-héros américains, son préféré étant celui qui lui ressemblait le plus : Iron Man – car il n’avait pas de réels pouvoirs, sa gloire, il ne pouvait pas la devoir à quiconque, il ne pouvait se remercier lui-même, et il en était très content. Exactement comme Sirius, qui considérait qu’il ne devait à personne et surtout pas à ses gênes familiaux ce qu’il était aujourd’hui, c’est-à-dire un Gryffondor hyper populaire, un séducteur philanthrope, et un sorcier très doué.

Il fallait l’avouer, l’infirmière avait fait du bon travail. Ses gencives et ses ongles ne lui faisaient plus mal (les crocs et les griffes avaient beaucoup servi dans la cabane), la longue blessure qu’il avait sur le torse s’estompait, laissant place à une cicatrice rosâtre, qui ne disparaitrait certainement jamais, mais Remus était maintenant habitués aux cicatrices éternelles, et considérait qu’elles lui rappelaient qu’il n’était pas juste un Gryffondor normal ayant pour ambition de devenir Auror, mais aussi un Loup-Garou sanguinaire. Il retira sa chemise légèrement ensanglantée que les Elfes nettoieraient certainement le soir-même, et son pantalon à pince règlementaire. Il enfila un pull brun à larges mailles qui lui donnait un air moins maigre, et un pantalon noir, propre et classique. Il renfila sa cape où étaient cousue le blason des Gryffondor à l’emplacement de son cœur, et agrafé juste au-dessus son insigne de préfet. Il avait une ronde prévue le soir-même, et il se devait de porter au moins cet élément de l’uniforme. Il plaça dans sa poche intérieure la carte du Maraudeur, emporta sa baguette, des bouquins, des parchemins, des plumes et de l’encre, et il redescendit dans la salle pour travailler.

Apparemment ses amis, rejoints par Lily Evans et Mary MacDonald, l’attendaient avec impatience. Leurs grands sourires amicaux et dénués de pitié – fort heureusement – réchauffèrent le cœur du Lion, qui s’assit parmi eux. Mary, qui n’était au courant que le la version officielle des faits et ce à cause de son goût extrêmement prononcé pour les gossip qu’elle propageait à la vitesse de la lumière, était assise à côté de lui. Elle enserra son bras droit de ses deux petites mains, posa sa tête en dessous de son épaule, et dit :

« Tu nous as manqué Rem’, nous refait plus un coup pareil ! »

James, assit lui à sa gauche, lui ébouriffa les cheveux, comme le ferait un père très fier à son enfant, et dit à son tour :

« Qu’est-ce que tu veux Mary, on est un Gryffondor ou on ne l’est pas ! »

La table ronde partit dans un rire à la fois joyeux et soulagé, et pour une fois depuis trois jours, Remus ne se sentait ni fatigué, ni malade, ni damné, il se sentait juste bien. La Salle Commune des Gryffondor était comme d’habitude bruyante, probablement plus que celle des autres maisons ! Celles des blaireaux était surement en train de paraisser, celle des Aigles en train de bosser, et celle des Serpent en train de manigancer sournoisement. A dire vrai, le bruit était probablement la dernière chose qui dérangeait le garçon dans sa salle commune. Là-bas, chacun avait sa place, son rôle, pour faire fonctionner cette vie. Ceux qui disaient que les Maraudeurs dirigeaient la maison des Lions n’étaient certainement pas de cette maison, oh non. Sans eux, il manquerait certes quatre âmes particulièrement vivantes, c’est vrai, mais rien de fatal, loin de là. Tout le monde, tous les élèves de la première à la septième année habillés en rouge et or comptaient pour faire vivre la maison de Godric Gryffondor !

Vers 22h30, après le couvre-feu, Lily et Remus partirent faire leur ronde préfectorale obligatoire. Au moment où le portrait de la grosse Dame se refermait derrière eux, Lily sauta dans les bras de Remus, le serra du plus fort qu’elle put (c’est-à-dire assez pour réveiller une légère douleur dans ses muscles endoloris), et murmura à son oreille :

« Tu nous as vraiment fait peur Remus… Si tu avais vu la tête de James, Sirius et Peter, à l’infirmerie … Rabastan Lestrange s’en serait léché les babines … On est vraiment super soulagé que tu sois à peu près rétabli maintenant, même si on le montre pas tous forcément, et je te garantis que même Potter qui ressent à peu près autant de chose qu’une cuillère à café ou Sirius qui parait être plus préoccupé par le sort de Spiderman que le tiens sont p*tain d’heureux de te revoir en un seul morceau … »

Remus serra sa petite Lily flamboyante contre lui, murmura un « Merci » plus que sincère à son oreille, et l’étreinte se relâcha. Ils partirent chacun de leur côté, vers les couloirs qu’ils s’étaient distribués pour une ronde bien faite, et le château redevint silencieux.

Il marchait dans les couloirs, regardant distraitement derrière les armures si des coquins de deuxième année ne s’y cachaient pas, mais tout semblait calme. Pour en être sûr, Remus sorti le parchemin plié qu’il avait rangé dans la poche intérieure de sa robe, et s’apprêtait à donner le mot de passe qui permettrait de faire apparaitre La Carte du Maraudeur telle qu’elle était quand il entendit un bruit, et sentit un corps le dépasser. Il s’empressa de ranger le parchemin, sa baguette brandit, mode Lumos on, éblouissant la personne qui s’était désormais arrêtée et tournée face à lui. Il mis quelques micro secondes à le reconnaître, et sa voix ne fit que confirmer sa supposition : Dray Garisson.

« La pleine Lune hein...? Etrange comme peur, tu ne trouves pas ? »

Remus sourit. C’était repartit pour un rodéo avec un camarade trop curieux et super lourd. Il baissa sa baguette, fit exprès de bailler, et dit, en levant les épaules le plus naturellement possible :

« Non. Moi en tous cas je n’ai pas peur de me retrouver né-moldu ou cracmol, peur complètement crétine vu que ça n’arrivera jamais. Mais bref, file dans la salle commune, je ne vois pas ce que tu fous là à cette heure-ci. »

Remus planta ses iris gris dans ceux, très sombres, du Coréen. Il croyait être le seul à avoir appris des choses durant le cours de Sakarov sur les personnes l’entourant ? Certainement pas. Qui c’est qui avait eu l’épouvantard qui ne faisait pas de magie. C’était Dray. Et ça aussi, c’était une peur intéressante.

© Chieuze




Dernière édition par Remus J. Lupin le Jeu 4 Oct - 20:44, édité 2 fois
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Dray Garisson

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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeSam 25 Aoû - 14:54

Le Lumos au bout de la baguette de Remus éblouit Dray un moment, alors que le premier se retournait, l'ayant certainement entendu se déplacer derrière lui. Il faut dire qu'il n'avait pas non plus essayé de se faire discret et inaperçu, le but était même le contraire, d'attirer l'attention du préfet. Il brisa ensuite le silence, questionnant l'autre Gryffon sur sa peur -qu'il avait appris plus tôt dans la journée- montrant qu'il s'agissait de tout sauf d'une coïncidence s'il se trouvait sur le tour de ronde de Remus. C'était voulu, recherché. Une confrontation de plus pour tenter d'enfin élucider le mystère qui régnait autour de lui, ou en tout cas, pour avoir plus d'éléments, de pièces du puzzle qui se créait, sur lequel l'anglo-coréen pouvait enfin commencer à apercevoir quelque chose, une forme, mais néanmoins toujours indiscernable. Toujours pas de réponse claire sur tout cela. En même temps, c'est que le secret était bien gardé, et donc qu'il était d'autant plus important et intéressant. Quant à ce qu'il en ferait quand il aurait découvert ce qui était caché, presque parfaitement dissimulé... il ne savait pas encore. Tout dépendrait de ce qu'était le secret. Quoiqu'il y avait peu de chances qu'il en fasse quelque chose ou qu'il le révèle à d'autres, au final. Les secrets, il connaissait. Et le sien, il le gardait très précieusement, voulant le garder rien que pour lui. Même si Brian était tout de même au courant, mais ça n'était pas exactement la même chose.

Dray perçut le sourire qui s'installa sur les lèvres de Remus, tranquille, apparemment pas le moins du monde déstabilisé par ses questions. L'habitude de sa curiosité, peut-être. Le préfet baissa sans plus tarder sa baguette, arrêtant d'éblouir Dray -même s'il voyait maintenant ces étranges tâches vaguement lumineuses flotter devant ses yeux, mais qui ne tardèrent pas à disparaître à mesure que sa vision s’accommodait à nouveau à la pénombre. L'anglais répondit d'un simple non, et attaqua à son tour, puis lui demanda de retourner à la salle commune, accompagnant le tout d'un haussement d'épaules. Une lueur d'irritation brilla un très court instant -moins d'une seconde- dans ses yeux sombres alors que Remus plantait ses yeux dans les siens. Regard qu'il soutint, levant aussi un sourcil, montrant le manque d’intérêt et de pertinence qu'avait eut la réponse, comme un professeur signifierait à un élève que sa réponse était fausse.

- Bel essai... mais ton interprétation est fausse, Lupin, dit-il calmement.

Enfin... plus ou moins fausse, mais ça il n'avait pas besoin de le savoir. Elle était surtout incomplète, plutôt, mais c'était tout à fait normal puisque certains éléments manquaient au préfet, sans qu'il ne sache qu'ils lui faisaient défaut -et heureusement. Ce qui n'était au contraire pas le cas pour Dray qui savait pertinemment qu'il lui manquait certains élément pour résoudre le mystère Lupin, et qui le mèneraient droit à la réponse de l'énigme. Le problème était cependant d'obtenir ces pièces manquantes, soit en les extirpant à Remus, ou à ses amis, subtilement ou non, peu importait, soit de réussir à les trouver lui-même. Et là était certainement tout l'intérêt de découvrir ce secret. On aurait presque put le comparer à une partie d'échec, ou encore à une chasse pour trouver les indices manquants. En tout cas, maintenant que la peur de Dray avait été montrée à tous les élèves de sixième année en cours de DCFM -même si aucun ne la comprendrait pleinement- il devait lui aussi se montrer prudent. Reprenant la parole, il prit un air faussement innocent et vaguement surpris -qui ne collait pas vraiment-, teintant aussi légèrement ses mots.

- Quant à ma présence ici, j'avais simplement envie de faire une petite balade, et je suis mystérieusement tombé sur toi au détour de ce couloir. Étonnant non?

Question qui n'en était pas une, provocatrice sans l'être vraiment, toujours aussi faussement innocente. Remus devait se douter que ça n'était pas un hasard, d'ailleurs. Dray appuya son épaule contre le mur à côté de lui, croisant les bras, toujours cet air moqueur sur le visage, qu'il arborait depuis qu'il avait émergé de l'ombre. Tout dans son attitude disait qu'il n'écouterait de toute manière pas le préfet, et ne rentrerait donc pas bien sagement à la salle commune des Rouges et or. La nuit lui appartenait, devenait son domaine, et il écoutait encore moins ce qu'on lui disait, ne prenant même plus la peine, bien souvent, de masquer son irrespect et son mépris des règlements. Dans son domaine, il faisait ce qu'il voulait.

Le jeune homme lança un regard par la fenêtre toute proche, un peu derrière Remus. Malgré la perspective, il pouvait voir la lune trôner dans le ciel nocturne, encore presque entièrement pleine d'il y avait quelques jours. Derniers jours pendant lesquels Lupin avait d'ailleurs été absent, apparemment confiné à l'infirmerie jusqu'à ce jour-là, malgré son air encore maladif et faible. Étrange, maintenant qu'il savait que sa peur la plus profonde était cette même pleine lune... Simple coïncidence, ou deux pièces qui s'emboîtaient enfin? Pour Dray, il ne faisait presque aucun doute que la dernière hypothèse était la bonne, mais mieux valait ne pas faire de conclusion hâtive, au risque d'avoir à recommencer tout le puzzle.

- Mais dis-moi, c'était la pleine lune, quand tu as mystérieusement disparut, ces derniers jours... Elle t'aurait rendu malade, ou même attaqué, pour que tu les passe à l'infirmerie? Ou alors, ta peur est telle qu'elle te rends fou, malade rien qu'à y penser...

Moqueur, encore, mais il l'était beaucoup moins qu'avant. Provocateur, la voix grave et basse, mais pourtant presque douce, comme s'il l’incitait insidieusement à se confier, à répondre à ces questions. Et puis, il y avait cette lueur curieuse, intriguée, qui ne cessait de briller dans les yeux de l'anglo-coréen alors qu'il observait Remus, la tête très légèrement penchée sur le côté. Sans en avoir l'air, il était prêt à remarquer un simple mouvement, une simple ébauche de mouvement même, qui pourrait trahir le préfet. Une tension, ou au contraire une légère détente, un froncement de sourcil ou l'esquisse d'un sourire... Avec un peu de chance et d'attention, il pourrait en remarquer une, de ces expressions, avant qu'elles ne soient masqué par le prudent -au sujet de son secret en tout cas- Remus. Mais ça n'était pas tout ce que Dray observait. Une autre partie de son attention était dirigée vers la magie du préfet, qu'il ressentait comme des volutes dansant paresseusement autour de lui. Seuls, dans le couloir -et comme à chaque fois que c'était le cas, ou qu'il n'y avait pas trop de monde- , il parvenait à percevoir une touche légèrement différente dans la magie de Remus, mais qu'il ne parvenait à associer à rien d'autre. C'était certainement aussi ce qui donnait tant d'intérêt au secret qui lui était caché, la vraie raison. Découvrir ce qu'était cette touche étrange, comme si une partie était différente, peut-être plus sauvage. Mais mettre les mots sur ce que l'anglo-coréen ressentait avec son don était chose difficile. Il n'en existait pas vraiment, et il ne serait parvenu à l'exprimer clairement si on lui avait demandé. Mais de toute manière, personne ne lui demandait, et personne n'était au courant.

Mais pour l'heure, il n'était pas temps de mettre des mots sur ce qu'il sentait, mais d'en apprendre plus sur le mystère Lupin. Même si ça n'était qu'un infime élément.
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Remus J. Lupin

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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeJeu 4 Oct - 21:07

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« Bel essai... mais ton interprétation est fausse, Lupin »

Dray Garisson était un Lion pour le moins intéressant, et ce pour pas mal de raisons : tout d’abord, ses origines asiatiques, coréennes, si Remus ne se trompait pas. En effet, ce n’était pas très commun qu’une personne vienne de si loin pour étudier à Poudlard (même si d’après son nom de famille, le père de Dray devait être Anglais), même si c’est une école de Sorcellerie réputée pour être l’une des meilleures ! De plus, Dray ne parlait que très peu de ses origines. D’ailleurs, il parlait très peu tout court, et ça faisait aussi partie de son originalité : il avait, certes, ce regard curieux et légèrement mesquin planté sur son visage, en permanence, mais pour le coup, rares étaient les mots curieux et mesquins qui s’échappaient de ses lèvres, il était rare de l’entendre, même en classe, il n’étalait pas sa science, alors qu’il semblait très instruit. Il n’était pas constamment suivit par une bande de nanas en chaleur, il n’était pas particulièrement populaire (ou en tous cas pas dans le bon sens), il ne se donnait pas en spectacle en racontant les multiples visites qu’il avait rendu aux monstres de la forêt interdite, il ne provoquait pas en duel les Serpentards à la moindre occasion, bref, si le Choixpeau n’était pas bourré quand il l’avait placé à Gryffondor, c’est qu’il devait y avoir une bonne part de sa personnalité qu’il cachait au commun des mortels.

Bien qu’ils soient tous les deux de la même année, Dray et Remus ne se côtoyaient qu’en de rares occasions hors des cours. Ils n’avaient pas du tout le même cercle d’amis (Remus trouvait cela d’ailleurs bien étrange que ce garçon qui semblait si intelligent s’entourât de ce bêta-né de Brian machin-chose), ne faisaient pas les mêmes activités, et les seuls moments où ils se croisaient vraiment, c’était quand Remus allait chercher James après ses entrainements de Quidditch auxquels l’anglo-coréen participait aussi, puisqu’il était lui-même membre de l’équipe.

Mais il était de nature commune que Remus était un grand, grand curieux, parfois trop grand. A trop vouloir en découvrir plus sur les choses, sur les gens, il risquait lui-même de se faire découvrir. Il avait par exemple testé ça la veille, lors du petit entretient qu’il avait eu avec le Serpentard et accessoirement élève de Durmstrang Lev Avdeïv. Il s’ennuyait à mourir, les muscles de son corps tous douloureux, et voilà le migraineux qui débarquait, s’effondrait sur le sol sans plaie extérieure apparente. La curiosité du Loup avait été réveillée en sursaut, il en avait oublié toutes ses douleurs, et la seule chose qu’il voulait savoir, c’était « Pourquoi ». Mais avec ça, il avait oublié que les Serpentards, aussi, étaient des grands curieux. Mais que eux, ils attaquent vilement, pas par devant, avec enjouement, comme lui l’avait fait, mais plutôt par derrière, telle une vipère qui vous mordrait directement à votre talon d’Achille. Et voilà qu’à peine 24h après cette entrevue à l’infirmerie, Remus se retrouvait sur un nouveau curieux. Mais un curieux dont il ignorait tout, même de la plus superficielle qualité, alors que ça faisait 6 ans qu’ils partageaient les mêmes cours, la même salle commune, la même table à déjeuner, les mêmes couleurs rouges et or.

Ils étaient là, dans ce couloir noir du sixième étage, leurs visages uniquement éclairés par un Lumos, et par le vague éclat de la Lune qui commençait à se « vider » . Dray avait un air narquois accroché aux lèvres, tandis que Remus avait les traits plus refermés, durs. Il n’aimait pas avoir à rappeler des élèves à l’ordre, surtout pas quand ils étaient de sa maison, de son année, et surtout quand il savait pertinemment que ça ne servirait à rien de dire « retourne te coucher », car il n’avait strictement aucun pouvoir persuasif ou convaincant sur eux. Remus voyait très bien quelle attitude Dray avait en classe : terriblement nonchalante, flemmarde même, insolente parfois, et s’il n’obéissait pas aux profs, il ne lui obéirait certainement pas à lui. Il essaya néanmoins. Son effort fut vain, comme prévu. Dray, petit rebelle, pourquoi n’étais-tu pas tranquillement dans ton lit à papoter avec Brian machin-chose, tout aurait été tellement plus simple.

« Quant à ma présence ici, j'avais simplement envie de faire une petite balade, et je suis mystérieusement tombé sur toi au détour de ce couloir. Étonnant non? »

Le monde de Remus ne semblait pas vouloir tourner très rond, en ce moment. Tout était chamboulé, toutes ses petites habitudes, même ses cycles l’étaient (le voilà maintenant qui pensait comme une nana…), et Dray Garisson n’allait certainement pas l’aider. Néanmoins, Remus n’était pas vraiment du genre à se laisser démonter par un fouineur. S’il ne répondit pas à sa première pique, il le fit pour la seconde, légèrement cynique à son tour :

« S’il te plaît Garisson. Epargne-moi ton ironie à deux noises, tu es obsédé par mon cas parce que tu te fais chier, mais fais-moi plaisir, oublie-moi un moment et remet-toi un peu en question. Il s’est passé quoi, pendant ce cours, pour que l’épouvantard prenne ton image mais n’arrive pas à ton niveau, en ne réussissant rien à cracher de sa baguette – il s’était légèrement approché de son ‘camarade’ – pourquoi l’épouvantard, qui fonctionnait très bien, d’après ce qu’on a pu voir après, n’aurait soit disant « pas marché » avec toi ? Je suis sûr que ça ta fait peur, d’une certaine manière. Laquelle, je ne sais pas, je m’en fous. Rentre te coucher. »

Mais Dray n’avait pas l’air décidé à aller dormir, pas du tout même. Il s’était accolé au mur, et avait lancé un regard exactement là où Remus ne voulait pas qu’il lance de regard, vers la fenêtre vitrée qui laissait apparaitre une belle et monstrueuse Lune, qui semblait mère de tant de maléfices, encore presque pleine. Remus suivit ce regard. Garisson était loin d’être idiot, encore une fois, et il sentait la question arriver, dissimulée ou non sous une autre, effrayante.

« Mais dis-moi, c'était la pleine lune, quand tu as mystérieusement disparut, ces derniers jours... Elle t'aurait rendu malade, ou même attaqué, pour que tu les passe à l'infirmerie? Ou alors, ta peur est telle qu'elle te rend fou, malade rien qu'à y penser... »

Remus sourit. Ou plutôt, enclencha le muscle qui faisait remonter vers ses oreilles la commissure de ses lèvres, sans bouger aucune autre partie de son visage. Ses yeux étaient plantés dans les siens (c’était d’ailleurs difficile : ses prunelles étaient noires et ses yeux bridés, il faisait nuit, et attraper un regard comme celui-ci relevait du défi). Que faire ? Comment réagir. Bizarrement, il n’était pas trop nerveux. Il avait révisé ce type de scène un bon millier de fois devant son miroir, dans son lit, et même avec les Maraudeurs. Il était prêt, ou du moins se sentait près à répondre sans balbutier, sans sentir couler sur ses tempes des larmes de transpirations, sans laisser tomber sa baguette parce qu’il avait les mains trop moites.

« Tu nous connais Dray, avec les Maraudeurs, tout le monde nous connait. Tu sais quel appétit on a pour de nouvelles aventures toujours plus folles, hein ? – Sa voix transpirait le cynisme – Les garçons voulaient que j’apprenne à maitriser ma peur. On est allé dans la forêt il y a trois jours, vers 22h. Les garçons sont restés à l’orée des arbres, promettant qu’ils viendraient me récupérer si je me faisais bouffer par une licorne. Il semblerait que des monstres bien pires aient été réveillés par l’éclat de la Lune. Je me suis fait attaquer par plusieurs d’entre eux. Le professeur Lemalf a entendu les bruits, mes hurlements, et les garçons aussi. Il m’a sauvé la vie, se prenant lui-même quelques coups, il était à l’infirmerie avec moi le premier jour. »

Merlin. Comment détourner à ce point la vérité. Plus Remus parlait, plus il s’enfonçait dans son mensonge, c’était une horreur. Sa voix avait été faible, tressautante aux moments cruciaux du mini-récit. Il espérait que Dray n’assimile pas cela à un mensonge. D’une voix plus forte cette fois-ci, mais aussi ironique, il continua avec une courte pause :

« Je ne suis pas prêt à dépasser cette peur, qui me bouffe, après ce qu’il s’est passé cette nuit. Mais toi Dray, tu devrais aller consulter. Le jour où tu n’auras plus de pouvoir ne sera pas là de sitôt, et je suis sûr que tu finiras par l’accepter, tu verras ! Avoir peur de ses propres compétence, je crois que ça fait autant de peine que d’avoir peur de la pleine Lune. Sans rancune ? »




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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeSam 8 Déc - 9:56

Étonnamment, Remus ne sembla pas particulièrement apprécier la réplique purement ironique de Dray, lorsqu'il sous-entendit qu'il n'allait pas bien gentiment, encore moins bien sagement, rentrer à la salle commune de Gryffondor. Surprenant, vraiment... En même temps, le préfet ne pouvait décemment pas espérer que l'anglo-coréen allait faire ce qu'il disait : il était de notoriété publique que Dray n'écoutait personne, jamais. A moins que cela ne l'arrange -comme lorsqu'il écoutait juste pour éviter plus de soupçons ou trop d'attention malvenue sur sa personne- mais c'était une autre histoire. Tous savaient qu'il ne faisait que ce qu'il voulait, et même les professeurs étaient au courant, au bout de six années -ou moins selon les arrivées et les départs dans le personnel- à essayer de lui instruire quelque chose. Oh, il apprenait les sorts, les cours, mais encore une fois, uniquement ceux qui parvenaient à l'intéresser ou dans lesquels il voyait une utilité quelconque. Autant dire que la botanique et l'histoire de la magie -pour ne citer que ces deux-là- n'étaient pas des matières que le jeune homme suivait avec assiduité, il avait même plutôt tendance à s'éclipser autre part dans le château ou dans les environs plutôt que de ce rendre à ces cours. C'était d'ailleurs aussi l'une des raisons pour lesquelles il connaissait si bien le château. A force de traîner dans les couloirs, de se perdre dans leur dédale, on finissait par s'y retrouver, par savoir exactement comment aller d'un point à un autre de la manière la plus rapide. Ce qui expliquait certainement aussi en partie pourquoi il avait réussis à rattraper Remus qui semblait connaître lui-aussi presque parfaitement le labyrinthe que pouvait être Poudlard.

Remus répliqua donc, cynique, presque déjà sur la défensive. Très clairement, il ne semblait pas avoir envie de discuter avec lui à ce moment. Certainement pas qu'à ce moment, d'ailleurs, mais ça, Dray n'en avait que faire. Il cherchait des réponses, des indices, et il ne lâcherait rien tant qu'il n'aurait rien trouvé qui satisfasse sa curiosité dévorante. En tout cas, la première étape de la contre-attaque du préfet consistait sans surprise à le remettre lui en cause. Peut-être tentait-il de le faire douter, et peut-être aussi d'en apprendre plus à son sujet, par la même occasion... Manque de chance pour lui, ses paroles n'eurent pas grand effet sur le Gryffon. Dray sourit d'un air amusé, narquois, ne tentant même pas de le masquer. A quoi cela aurait-il bien pu servir ? Au moins il était franc, comme ça : la situation lui semblait effectivement particulièrement amusante. Toujours appuyé contre le mur à sa gauche, il croisa nonchalamment les bras, conservant son air presque plus moqueur que malicieux.

- Obsédé par ton cas... Mon pauvre Remus, tu t'accordes un peu trop d'importance, tu sais ? Mais il est vrai que tous ces mystères qui planent autour de toi... Ca m'intrigue. Et puis oui, comme tu dis, je me fais chier, parfaitement chier même, donc il faut bien que je trouve de quoi m'occuper ! Et découvrir tes secrets bien huilés et bien cachés semble parfait pour ça !

Son ton s'était fait plus clairement moqueur, pourtant, il y avait quelque chose dans son regard qui montrait la véracité presque effrayante de ses paroles. Même, qu'il était plus déterminé encore que ce qu'il disait à trouver des réponses. Est-ce que cela touchait tout de même à l'obsession ? Quand même pas, mais l'anglo-coréen était clairement particulièrement intéressé par tous ces mystères cachés.

- Et puis, pourquoi est-ce que je me remettrais en question ? Je sais exactement pourquoi l'épouventard n'a pas eu l'effet normal sur moi, pas besoin d'y réfléchir. Mais ça n'est pas le sujet de notre discussion, tu sais ? Chercher à en changer ne marchera pas.

Un instant, l'agacement avait faillit pointer le bout de son nez dans les paroles du Gryffondor, pas vraiment enchanté à l'idée que le sujet déraille vers lui et sa mésaventure du matin avec l'épouventard, et donc, vers son secret à lui. Vers son don. Et puis, il avait haussé un sourcil, conservant son air amusé. Quant à l'interjection de Remus pour qu'il aille dormir... il ne releva simplement pas tant elle lui semblait inutile.

Son regard dériva vers la fenêtre derrière son camarade Rouge et Or, contemplant un instant le noir velouté de la nuit, tacheté de petites boules de lumière, uniquement perturbé par l'éclat argenté, encore vif, de la Lune pleine encore juste quelques jours plus tôt. Du coin de l'oeil, il crut percevoir Remus qui suivait son regard. Pourtant, le préfet savait certainement très bien ce qu'il regardait, une faible lueur passant à travers de la haute fenêtre pour peindre le sol d'une lumière presque diaphane. Comme si l'un des fantômes du château s'était placé à même le sol, s'étalant paisiblement, se liquéfiant. Il n'en fallut pas plus à Dray pour trouver sa prochaine question, celle qui le taraudait depuis le cours de Défense contre les forces du mal du matin-même, et qui revint vers le devant de son esprit tout naturellement. A savoir, pourquoi Remus avait-il été mystérieusement à l'infirmerie trois jours durant précisément juste après la pleine lune. Étonnamment -vraiment cette fois, et pas ironiquement-, l'anglais sourit. Un sourire faux, qui n'atteint clairement pas ses yeux, qui fixaient à présent ceux de Dray. Et il débita son histoire, expliquant le pourquoi, le comment. Cynique, et bien que le début de son petit discours ait été plutôt assuré, fluide, l'anglo-corée ne put s'empêcher de remarquer que sa voix s'était faite plus faible, presque hésitante, à certains moments. Etait-ce encore le choc ? Ou les signes d'un mensonge bien huilé mais encore trop neuf pour être plein d'assurance sur les passages concernant l'autre nuit ? Dray espérait la seconde solution, mais ne mettait pas la première de côté pour autant. A cet instant, il était encore impossible de dire avec certitude laquelle était la bonne, même si le doute était bien présent. Mis à part ça, l'histoire lui semblait plutôt plausible : les maraudeurs semblaient effectivement apprécier les folles aventures -même s'il doutait qu'eux aient déjà tenté d'escalader l'une des tours du château, que ça soit celle de Serdaigle ou non- et qu'en tant que Gryffondors, étaient parfaitement du genre à estimer qu'il fallait chercher à combattre ses peurs. Il pencha légèrement la tête de côté sans lâcher le préfet du regard, le jaugeant silencieusement alors qu'il essayait de déterminer s'il s'agissait d'un mensonge ou pas. Parce que certes, on combattait une peur seul, mais s'aventurer dans la forêt une nuit de pleine lune sachant toutes les créatures dangereuses qui y rodaient à ce moment, seul et sans réelle préparation, c'était pratiquement du suicide. Et même si ce fait n'était pas aussi radicalement et clairement exprimé dans l'esprit étrange de Dray, cela suffisait à le laisser perplexe. Les Maraudeurs étaient de plus plutôt loyaux les uns envers les autres, de ce qu'il avait pu remarquer, et envoyer l'un des leur ainsi dans la gueule du loup lui semblait... presque impensable.

Il ne dit rien, cependant, se contentant de garder le silence alors que Remus reprenait la parole après une courte pause. Contre-attaquant à nouveau. Peut-être était il fier de sa courte diatribe, ou peut-être était-ce pour faire passer l'histoire plus facilement, ça n'avait aucune importance. Alors que le préfet continuait, ironique, Dray fourra négligemment une main dans sa poche, en tirant un petit paquet en carton. Sans se préoccuper que son interlocuteur ait fini de parler, il en tira un cylindre blanc qu'il porta à ses lèvres, l'allumant nonchalamment d'un simple coup de baguette. Il tira sur sa clope, en faisant rougeoyer l'extrémité, avant d'en recracher lentement la fumée. Observant les arabesques grisâtres monter dans l'air, il laissa sa concentration, son sixième sens, glisser sur la magie qui émanait de Lupin. Ce soir encore, elle avait ce petit truc différent. Plus sauvage, farouche, indescriptible. Mais il semblait encore différent qu'à l'ordinaire, ce soir là. Il tira une nouvelle bouffée de sa cigarette, avant que son regard ne se fixe sur Remus. Pour une fois, ses yeux plongés dans le vide l'espace d'un instant avaient certainement plus semblé observer la fumée qu'autre chose. Et puis, ça n'était pas comme si personne n'avait jamais remarqué qu'il semblait parfois ne plus rien regarder de particulier si ce n'était l'air, tantôt avec un air concentré, tantôt perplexe, tantôt déconnecté. De ce que Remus penserait de cela s'il avait remarqué ? Dray n'y accordait pas vraiment d'importance. D'un simple mouvement de baguette, il ouvrit la fenêtre derrière le préfet, le contournant de cette démarche parfois un peu inquiétante parce que rappelant un animal qui chasse, qui encercle, pour pouvoir nonchalamment passer le bras par la fenêtre. Autant que le concierge ne rapplique pas en sentant la fumée.

- J'ai parfaitement confiance en mes capacités, Lupin. Tais-toi quand tu ne sais pas de quoi tu parles, ça t'éviteras et des problèmes, et de radoter. D'ailleurs, même si tu me fais aussi me répéter : là n'est pas le sujet. Le sujet, c'est toi, ta peur de la pleine lune, et ta si charmante escapade au pays des Licornes mutantes roses une nuit de pleine lune. Un peu inconsidérée d'ailleurs, si tu veux mon avis. Et même si tu ne le veux pas, tiens. Mais dis-moi, qu'est ce que tu as bien pu rencontré de si dangereux ? Un chapeau rouge, un loug-garou, un centaure, une manticore ? Une chimère ? Pour que tu finisse dans cet état, que tes si chers maraudeurs ne fassent rien pour t'aider alors que tu te faisait presque éviscérer et que même un prof spécialiste dans les créatures magiques, ça devait être plutôt méchant et vicieux... Tu veux une taff?

Si le début des paroles du Gryffon avaient été prononcées d'un ton posé -trop posé- et légèrement plus sombre, sa voix s'était progressivement faite plus moqueuse, mais toujours empreinte de cette curiosité impétueuse, presque maladive, le tout pour finir parfaitement légère, alors qu'il lui proposait innocemment une clope. Ou une bouffée, ça revenait au même. Tout du long, cependant, son attention ne faiblit pas, restant à l’affût de la moindre réaction que pourraient avoir ses paroles, son attitude légèrement plus inquisitrice et menaçante. Même le défi de fumer alors que c'était bien évidemment interdit -surtout à l'intérieur- et que Remus était un préfet. Il guettait, il verrait. Même si la réaction, le geste, n'était qu'infime. Et sa concentration restait aussi sur la magie du Gryffon : cela ne pouvait certes pas lui dire ce que pensait l'autre, ni ce qu'il ressentait, mais si une émotion violente, trop forte pour être contenue, pouvait se voir, elles avaient aussi parfois un effet sur la magie de la personne. Les accidents magiques quand les sorciers étaient enfant en étaient bien la preuve, non ? Ils se déclenchaient souvent sous l'impulsion d'une trop forte peur, ou de la colère, ou d'il ne savait quoi encore...


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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeJeu 3 Jan - 0:03

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Deux fois. Deux fois en deux jours que Remus se tapait les questions un peu trop personnelles de deux élèves aussi chiants l’un et l’autre. Deux élèves qui avaient quelque chose d’autre en commun : l’aura de mystère qui flottait autour d’eux. Remus s’était souvent demandé pourquoi le Choixpeau l’avait envoyé à Gryffondor et pas à Serdaigle, et pourquoi au final, il n’avait pas hésité plus longtemps que ça. Après tout, ce n’était pas rare que Remus se demande ce qu’il fichait chez les Lions, quand il était dans la salle commune par exemple, dans le brouhaha permanent de ses habitants qui, plutôt que de travailler, comme lui, ou quand il était à la bibliothèque, lançait un regard panoramique sur la salle, et ne croisait qu’un ou deux Lions pour une vingtaine d’Aigles. M’enfin, Remus avait fini par la trouver, la raison : outre le courage qu’il montrait une fois par mois, huhu, il était trop curieux pour être un Serdaigle. Comment ça, les Serdaigles sont curieux, eux-aussi ? Oui, mais je ne vous parle pas de cette curiosité-là, celle qui vous pousse à lire des centaines de bouquins, à être abonné à autant de journaux sorciers que de journaux moldus etc, ça c’était la curiosité des Aigles. Celle des gryffons, et celle de Remus, était bien différente : c’était celle qui par exemple poussait Remus à être ami avec Mary McDonald, la plus grande distributrice de ragots de son année, ou à continuer à parler avec Lev Avdeïev, à tenter de percer son mystère au risque de trahir le sien. La curiosité est un bien vilain défaut, et Remus s’était souvent dit que c’était sûrement elle qui allait le mener à sa perte.

Pendant le cours de Sakarov, le Gryffondor s’était presque léché les babines, en bon Loup-Garou qu’il était, quand il avait vu chacun des élèves s’approcher de l’épouvantard. Quoi de plus rassasiant pour sa curiosité que de découvrir les plus grandes peurs de tous les élèves de son année ? Bien sûr, il n’avait pas vraiment été pressé que son tour à lui arrive, mais sur le coup, il était bien content d’avoir convaincu l’Infirmière de le libérer pour son heure de cours favorite. Quand ça avait été le tour de Dray de passer devant l’épouvantard, cette même curiosité avait mise à rude épreuve : comment résister à l’envie d’écarquiller les yeux, de fermer ses oreilles à tout autre bruit que celui que faisait son camarade de Gryffondor face à l’objet, et les mots de son professeur face à la réaction étonnante qu’avait eu l’épouvantard … Oh oui, on peut dire que Remus avait été, sur le coup, fasciné par le cas du Garisson, qu’il avait néanmoins bien vite oublié en sortant de la salle de classe, quand il réalisa qu’il devrait faire face aux multiples problèmes qui l’attendaient quand il sortirait enfin officiellement de l’infirmerie.

« … Et puis oui, comme tu dis, je me fais chier, parfaitement chier même, donc il faut bien que je trouve de quoi m'occuper ! Et découvrir tes secrets bien huilés et bien cachés semble parfait pour ça ! »

Apparemment, l’anglo-coréen aussi, possédait cette curiosité Gryffondorienne, vu son obsession, qu’il ne voulait évidemment admettre, pour les secrets de Remus. Quoi de plus justifié, après tout ? Si Remus avait vu un élève de de sa classe arriver en cours après trois jours d’absence le visage bleu de blessures, les deux yeux au beurre noir, et l’allure générale pas trop « pleine de vie », disons, il se serait à nouveau léché les babines. Mais bref, parlons un peu de Dray, ce personnage fort curieux en qui le Choixpeau avait dû voir quelque chose de particulier pour ne pas l’envoyer chez les Serpentards. Soit Dray avait quelque chose de très sombre en lui, et le Choixpeau avait voulu lui éviter de « mal tourner » en l’envoyant chez les vipères, m’enfin il était plus connu pour son manichéisme que pour son sens du devoir, soit c’était son côté « mauvais-garçon » qui brouillait ses autres qualités telles que son courage, sa force, typique des élèves au profil de la maison de Godric Gryffondor.

« Et tu peux pas fantasmer sur mes secrets dans ton dortoir, bien sûr ? Il faut que tu enfreignes le règlement pour penser à moi ? J’suis touché, vraiment, Garisson. »

Si le ton du coréen était moqueur, comme toujours, le ton de Dray était toujours moqueur, face à tout le monde, les garçons, les filles, les profs, les fantômes, les centaures, c’était pire que James et Sirius réunis, c’était donc insupportable pour Remus, le ton du lycanthrope était beaucoup plus énervé, directeur. Il était fatigué des gamins comme Dray qui se croyaient au-dessus de tout. Dray était comme … un Intouchable. Il n’en avait rien à faire de faire perdre des points à sa maison, parce qu’il n’avait aucun sens de la solidarité. Il n’en avait rien à faire d’être puni, d’avoir des heures de colles, parce qu’il était si sûr de lui, d’apparence au moins, que ç’en devenait indescriptible. Remus était sûr, sûr et certain, que cette attitude cachait quelque chose. Il devait avoir un machin en plus, qui le différenciait des autres élèves de Poudlard, qui lui donnait son arrogance. Quoi ? C’était ce qu’il voulait justement découvrir.

« Et puis, pourquoi est-ce que je me remettrais en question ? Je sais exactement pourquoi l'épouventard n'a pas eu l'effet normal sur moi, pas besoin d'y réfléchir. Mais ça n'est pas le sujet de notre discussion, tu sais ? Chercher à en changer ne marchera pas. »

Pas besoin d’y réfléchir. C’était incroyable, incroyable, Remus trouvait ce comportement si sûr de lui du coréen absolument incroyable. Il avait dit ça sans même cligner des yeux. C’était aussi insupportable et agaçant, mais ça ça allait avec la personne plus qu’avec les phrases.

Les deux Gryffondors étaient comme dans une joute, et le vainqueur était celui qui percerait le mystère de l’autre en premier. Le souci, c’était bien sûr que Remus n’avait absolument aucune idée de par où commencer. Son enquête venait de commencer, et les débuts, jusqu’à trouver les premiers indices, étaient toujours un peu laborieux. Dray quant à lui avait probablement un dossier vieux de six ans sur le ‘cas Lupin’, si son sens de l’observation était assez affuté, bien sûr. En tous cas, il allait l’être, maintenant, et si sa prochaine Pleine Lune se passait à nouveau mal, et qu’il ne pouvait pas sortir l’excuse de la « mauvaise nuit », il était cuit, littéralement cuit, et pas qu’auprès de Garisson, mais auprès de tout Poudlard. Les Maraudeurs, Lemalf et Dumbledore allait devoir trouver une solution, et rapidement. Il ne restait plus que vingt-quatre petits jours avant la prochaine Pleine-Lune, pendant lesquels Remus devait faire figure parfaite, si ce n’est exemplaire, et n’attirer aucun regard sur lui. Pour le moment, c’était raté, autant regarder les choses en face, m’enfin, il y avait espoir que ça s’améliore. Bref, cette joute, donc. Si Remus partait peut-être un peu désavantagé face à Dray, il n’allait pas se laisser marcher sur les pieds pour autant – si peu digne d’un Maraudeur …

« Non mais, Garisson, dis-moi, éclaire ma lanterne. Qu’est ce qui est si particulier chez toi qui fait que l’Epouvantard ne fonctionne pas, dis-moi ! Tu as réussi à poser une colle au monsieur Je-Sais-Tout des Gryffondor, profites-en, étale ta science ! »

Les phrases du Gryffondor étaient assez sarcastiques, c’est vrai, mais pourtant, le ton n’y était pas. Remus était trop fatigué pour jouer au garçon ironique, maintenant. Il voulait réellement savoir, tout ceci n’était pas qu’un jeu pour lui, et par son sérieux, il le faisait savoir à son comparse. De toute façon, cette discussion allait finir par ne plus durer longtemps. Après avoir donné une retenue à Dray, Remus allait s’en aller, laissant Dray en proie avec lui-même, à observer la Pleine-Lune et à réaliser que la seule bête vivante en Angleterre et capable de faire des blessures pareilles n’était rien d’autre qu’un enfant de la Lune, un maudit, un Loup-Garou. Et là, la merde allait commencer.

* * *


Dray avait profité du discours de Remus sur sa « nuit de folie » (qualifions-la ainsi, ça lui donne un peu plus de style) pour allumer une cigarette. Incroyable. Devant un préfet. Allumer une cigarette. Il allait réellement falloir que Remus arrête d’être étonné pour tout ce que faisait Dray, parce que ça allait finir par en devenir pitoyable. Il fallait se faire une raison, n’est-ce pas ? Dray n’allait jamais respecter personne, ou en tout cas pas ce qui ressemblait de près ou de loin à une forme d’autorité. Remus avait feint de ne pas être étonné de l’action du coréen, et se contenta de rouler des yeux. Il continuait son discours comme si rien ne s’était passé, alors que son odorat surdéveloppé de Loup était piqué par l’odeur âcre de cette drogue millénaire qu’était le tabac.

Avant de répondre au préfet, Garisson avait choisi d’ouvrir la petite fenêtre. Bonne idée, après tout, ça serait bête que le concierge arrive maintenant, n’est-ce pas ? Pff, Remus se retint de rire, le comportement de ce Gryffondor était décidément drôlement bipolaire. Il avait remarqué par ailleurs que les traits de son comparse s’étaient durcis. Apparemment, il ne prenait pas la critique très bien, ce petit garçon susceptible. Quand on y réfléchissait, Dray Garisson paraissait plus être un enfant qu’autre chose, parce qu’à moins qu’il ne soit coincé dans une période de crise d’adolescence depuis 6 ans, il paraissait être resté dans cet âge innocent où tout le monde cédait à tous vos caprices, où les reproches faisaient pleurer et où l’autorité était mal acceptée.

« Mais dis-moi, qu'est ce que tu as bien pu rencontré de si dangereux ? Un chapeau rouge, un loug-garou, un centaure, une manticore ? Une chimère ? Pour que tu finisse dans cet état, que tes si chers maraudeurs ne fassent rien pour t'aider alors que tu te faisait presque éviscérer et que même un prof spécialiste dans les créatures magiques, ça devait être plutôt méchant et vicieux... Tu veux une taff? »

Quand le mot « Loup-Garou » était sorti de la bouche de Garisson, un frisson glacial avait traversé le dos de Remus. Ça avait été invisible pour le coréen bien sûr, parce qu’il n’avait pas tressailli, mais pour Remus, le message était bien clair. Dray = Danger. Deux D, haha, c’était une blague qu’allait pour sûr faire James (et qui marche même en anglais, huhu). Il fallait qu’il s’éloigne, ou qu’il éloigne Dray de lui, fort rapidement. Il fallait lui changer les idées.

Le tabac et le chocolat avait la même origine : tous les deux poussaient en Amérique du Sud, et avaient été découverts par les aventuriers du Vieux Continent avec l’entrée en Scène du Nouveau Monde. Très beau coup de pub pour les Moldus, qui avaient à cette époque regagné légèrement le respect de leurs compères sorciers : sans la magie, ils avaient réussi à atteindre ces Terres si lointaine qu’étaient les Amériques. Est-ce que Remus fumait ? Non, enfin pas régulièrement. Quand les Maraudeurs organisaient des fêtes, il passait souvent la soirée avec un petit cylindre blanc accroché aux lèvres. Sinon, jamais, il ne voulait pas risquer de se faire mal voir par ses professeurs. Au lieu de ça, il mangeait du chocolat, très très souvent. Il en avait dans sa poche d’ailleurs, il lui restait quelques carrés, il était très noir, presque 80% de cacao. Mais c’était le meilleur. Celui qui permettait aux sucres d’arriver au plus vite dans le sang, et qui fonctionnai le mieux contre la dépression – que des atouts, ce chocolat, surtout que Remus n’était pas du genre à prendre un gramme pour si peu.

« Volontiers, oui. – Ne soyez pas étonnés, le meilleur reste à venir. Alors que Dray, un sourire en coin, lui tendait sa cigarette, Remus continuait : C’était pas méchant et vicieux, Garisson. Ça c’est toi, et tes questions fouineuses. C’était fou, incontrôlable incontrôlé et cruel – Remus tenait maintenant la cigarette entre ses doigts. Ses jointures étaient encore rougies par ses anciennes plaies, que l’infirmière avait néanmoins réussi à faire partir en grande partie. Il tira une latte, laissant l’air impur envahir ses poumons avant de le recracher par le nez. Puis, il prit la cigarette entre son pouce, son index et son majeur, et alla l’écraser, alors qu’elle était à peine commencée, contre un des murs du château. Au loin, on entendit un tableau rouspéter, tandis qu’un léger sourire s’affichait sur les lèvres du préfet. Une heure de retenue pour toi, Garisson. Motif : trouvé dans un couloir après le couvre-feu, refus de rentrer se coucher, et consommation illicite de cigarette. »

Sans un mot de plus (en même temps, il n’avait plus grand-chose à dire), Remus contourna son camarade, et se dirigea vers le septième étage. Il venait de décréter que sa ronde était finie, et il ne voulait pas rester près de Dray une minute de plus (c’était un garçon très imprévisible, après tout …). Qui vivra verra.


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Dray Garisson

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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeLun 14 Jan - 22:58


Dray s'amusait. S'amusait même vraiment, chose qui était d'autant plus rare, et une bonne partie de Poudlard s'accorderait certainement sur ce point. Son air éternellement blasé, clairement 'j'm'en-foutiste', même si souvent emprunt d'une touche d'irritation, exaspéré par l'attitude des autres élèves -la plupart du temps, bien qu'il y ait également toute une foule d'autres possibles à son agacement habituel- était à ce moment par une expression moqueuse. Presque même trop moqueuse pour être uniquement caractérisée par cet adjectif. Narquoise, sarcastique, insolente, étaient certainement de bien meilleurs choix. Mais il y avait aussi cette étincelle indescriptible qui dansait dans les prunelles sombres du coréen : cette même lueur qui y brillait pendant les match de Quidditch -où il finissait presque invariablement par faire quelque chose d'aussi inconsidéré et dangereux que foncer droit sur un cognard, souaffle en main, pour l'éviter au dernier moment et marquer ou faire une passe à ses co-poursuiveurs- ou lorsqu'il faisait quelque chose soit d'interdit, soit de casse-cou et dangereux. Ces moment où l'adrénaline coulait dans ses veines, courrait, courrait, faisait bouillir délicieusement son sang. Certainement le côté Gryffondor, le côté un peu trop téméraire et curieux. Oh ça oui, Dray était diablement curieux : généralement plutôt pour essayer de découvrir pourquoi quelque chose était interdit, ou pour voir où s'il était capable de surmonter un défi, des limites -la meilleure des preuves était sans doute la course d'escalade avec le Dimitrov pour déterminer lequel arriverait en haut de la tour de Serdaigle le premier sans recours à la magie. Le dernier cas en lequel on pouvait tomber sur un Dray bien trop curieux et intrigué était de posséder un secret... Ah, il donnerait tout pour connaître ceux trop bien gardés par de beaux mensonges et de belles attitudes. Sans doute parce que, lui aussi, avait un secret, un secret si bien gardé que les personnes au courant pouvaient amplement se compter sur les doigts d'une main. La plupart des gens ignoraient même souvent qu'il avait un secret, se contentant de le trouver étrange ou bizarre lorsque le jeune homme montrait des indices qui auraient pu laisser comprendre qu'il en possédait un. De toute façon, à Poudlard, élèves et professeurs invariablement le trouvaient étrange. Ou si on ne le trouvait pas bizarre, il y avait toujours un quelque chose qui faisait qu'on évitait de trop se frotter à lui : son attitude blasée ou revêche, son insolence, son sale caractère, le fait qu'il n'écoutait jamais rien ni personne, ou encore sa mauvaise réputation, n'étaient ni feint ni méconnus de tous !

« Et tu peux pas fantasmer sur mes secrets dans ton dortoir, bien sûr ? Il faut que tu enfreignes le règlement pour penser à moi ? J’suis touché, vraiment, Garisson. »

Contrairement à Dray, cependant, Remus ne semblait pas vraiment s'amuser. Dans sa voix un peu trop directrice, commençait à pointer l'énervement. Quant à ses phrases, d'ennuyées -depuis le début de la conversation, déjà, il fallait bien le dire : le préfet n'avait pas semblé apprécier ne serait-ce qu'un instant le voir ici- elles se faisaient sarcastiques, ironiques. Moquerie agacée, bien différente de celle que le coréen employait ce soir là ! Visiblement, il n'avait pas vraiment envie de répondre à ses questions ni d'avoir à subir sa curiosité, et visiblement, n'était pas loin de passer sur la défensive. Manque de chance pour lui, cependant, Dray n'en avait strictement rien à faire de ce que Remus voulait, et était bien décidé à obtenir de nouvelles pistes, de nouveaux indices. Et il n'avait décidément pas envie d'arrêter maintenant cette confrontation décidément parfaitement divertissante. Il s'amusait, il jouait, de ce jeu si amusant et pourtant parfaitement sérieux, au fond. Un sourire insolent, emprunt d'une touche de provocation s'étala lentement sur les lèvres du coréen. Il s'approcha du préfet d'un pas, se penchant légèrement en avant alors qu'une lueur de malice s'allumait dans ses prunelles sombres.

« Oh, tu préfère que je fantasme sur tes secrets dans mon dortoir ? Avec un sort de silence autour de mon lit et un autre pour coller les rideau de mon baldaquin aussi ? lança-t-il d'une voix presque caressante, mais d'un ton si provocateur, dégoulinant de moquerie, qu'il était tout simplement impossible de ne pas comprendre qu'elle était feinte Désolé de te décevoir, je ne suis pas de ce bord là, tu vois ? Pas trop déçu ? Mais bon, j'ai quand même préféré venir te voir en face, pour te parler c'est beaucoup plus excitant ! »

Le choix du mot était étrange, certes, mais le Gryffon réprima un rire narquois pour se contenter de sourire plus largement... toujours de cet air si moqueur qu'il en devenait insolent, provocant. Provocateur, aussi, alors qu'il le prononçait, et cette facette de Dray n'était pas si connue que cela, si on faisait la différence entre celle-ci et celle clairement insolente. Mais cette différence n'était pas toujours aisée à faire, la limite était mince, ténue. Même si, à ce moment, la provocation était fausse, si elle n'avait de vraie que l'attitude, que l'intonation, que le nom. Jongler entre les attitudes, encore un nouveau jeu auquel le coréen commençait seulement à jouer. Bien sûr, il savait déjà faire l'hypocrite, afficher un sourire alors qu'intérieurement il n'avait qu'envie de balancer son poing dans la figure de la personne en face de lui, ou de lancer un sort, par exemple, ou bien se faire faussement menaçant, alors qu'il n'était qu'irrité -très utile pour faire déguerpir les autres élèves lorsqu'ils se montraient énervants. Mais ce n'était alors pas un jeu, qu'une manière de faire, et, le plus souvent, il se contentait de garder son air blasé, de toute manière. Ce soir là cependant, il trouvait ça particulièrement drôle et divertissant, pour une fois. Peut-être était-ce pour ça que les Serpentards, aussi connu pour leur hypocrisie chronique, le port constant de ce qu'ils se vantaient être des masques parfaits et sans défauts, ne cessaient de jouer des rôles, changeant d'attitude et d'expression encore plus souvent qu'ils changeaient de chemise ! Ils mentent comme ils respirent... l'expression s'appliquait parfaitement à eux. Mais pas de Vert et Argent à l'horizon, tout deux étaient de Gryffondor, même s'il se disait parfois tant pour l'un que pour l'autre qu'ils auraient tout aussi bien pu finir dans une autre maison.

« Non mais, Garisson, dis-moi, éclaire ma lanterne. Qu’est ce qui est si particulier chez toi qui fait que l’Epouvantard ne fonctionne pas, dis-moi ! Tu as réussi à poser une colle au monsieur Je-Sais-Tout des Gryffondor, profites-en, étale ta science ! »

Le ton sérieux de Remus -vraiment sérieux, mais le jeune homme devait être l'une des personnes les plus sérieuses de Gryffondor, l'intonation n'était donc ni inédite, ni surprenante- contrastait nettement avec celui qu'utilisait le coréen ce soir là. Avec l'atmosphère étrange, empreinte de moquerie et d'insolence mais aussi d'agacement et de fatigue, aussi. Mais, au moins, les paroles eurent le mérite de faire disparaître l'insupportable sourire insolent de Dray quelques instant. Son expression redevint légèrement plus neutre, alors qu'il haussait un sourcil de cet air sceptique et blasé qu'on lui connaissait si bien. Jaugeant presque le préfet du regard, de haut en bas, lui donnant un air semi-arrogant alors qu'il ne l'était pas vraiment à ce moment, il réfléchissait. Semblait peser le pour et le contre, même s'il ne faisait en fait que songer à ce qui se passerait s'il avouait soudainement tout. Qu'il était un hypersensible à la magie, qu'il la ''voyait'', qu'il la sentait tout naturellement tout autour de lui, émaner des gens, des sortilèges, même de certaines plantes ou potions, lorsqu'il se concentrait suffisamment ou que leur magie était suffisamment forte pour qu'il la distingue. Qu'il sentait toutes ces auras, ces magies toujours sensiblement différente l'une de l'autre se mêler les unes aux autres dans l'atmosphère, dans l'air tout autour. Sans qu'il ne s'en rende compte, son regard sembla se plonger dans le vide, comme s'il se floutait légèrement, alors qu'il s'ouvrait un peu plus à son sixième sens. Ce fut court, bref, déjà ses yeux se posèrent à nouveau sur le préfet. Ah, le coréen ne doutait pas que son expression devrait être hilarante, s'il se mettait soudainement à déballer tout ça ! Pour peu que l'autre Gryffon le crois, de ce qu'il avait compris, la plupart des sorciers pensaient que les dons de ce genre tenaient plus de légendes, de contes qu'on racontait aux enfants le soir avant de dormir, que de la réalité. Un rêve, un fantasme semblable à celui de voler : nombreux seraient ceux qui le voudrait, tous le pensait impossible. Et pourtant... Dray savait. Sentait. Il ignorait si d'autres possédaient ce don, mais il était en quelque sorte une preuve vivante que c'était bien possible.

Décidant de ne pas laisser le silence se prolonger plus longtemps -qui n'avait en fait pas été très long, peut-être une minute, environ- Dray laissa ses pensées là où elles en étaient. Essayer de deviner la réaction de Lupin s'il lui apprenait son secret n'était de toute manière d'aucune utilité puisqu'il comptait bien garder son secret secret, justement, et ce pour aussi longtemps qu'il le pourrait. Et il espérait bien que de nombreuses années s'écouleraient encore avant que qui que ce soit l'apprenne, même que personne d'autre que ceux déjà au courant de l'apprenne jamais, dans l'idéal. Oui, c'était l'idée... mais ce n'était certainement pas en piquant la curiosité de Remus en gardant le silence au moment où il lui demandait pourquoi l'épouventard n'avait pas eu de réel effet sur lui qu'il allait atteindre ce but. Remarquez, avec le peu qu'il en savait, le préfet n'était pas non plus encore arrivé au jour où il apprendrait la vérité... non ? Aussi, le rictus moqueur retourna très vite sur les lèvres du coréen, une lueur narquoise dans le regard.

- Mis à part le fait que je suis déçu de voir que tu ne comprends pas l'anglais, je suis surpris que tu ne saches pas ! Le 'professeur' Sakarov a tout dit, pourtant ! Ca s'appelle généralement la ''triche'', les talismans, les objets magiques existent, tu sais ? Ils sont beaucoup plus courant et facile à se procurer qu'on ne le crois, d'ailleurs! lança-t-il, sarcastique. Dans son ton, néanmoins, on pouvait discerner -si on prêtait vraiment attention- une légère amertume : personne n'aime être accuser à tord, et Dray n'échappait pas à la règle. Surtout pour la tricherie, d'ailleurs, certainement sa fierté de lion. La même que celle qui le faisait tout faire pour gagner des défis et autre, ajouté à la satisfaction de se tout faire soit même sans avoir besoin de personne. Il repris d'un ton plus léger, faussement innocent et surpris, toujours moqueur. Ou alors l'Epouventard a une faille et n'a donc effectivement pas marché avec moi. C'est peut-être aussi simple que ça ! Mais puisque tu as décidé de te mêler de ce qui ne te regardes pas, et que tu es siiii fort en Défense, donnes-moi donc ton avis, tant qu'à faire! finit-il en levant les yeux au plafond, sans se départir de son rictus narquois. Non, Dray Garisson n'aimait pas qu'on se mêle de ses affaires et encore moins de celles qui s'approchaient de son secret.

***


Oui, Dray s'était allumé une clope, et se trouvait en tranquillement en train de tirer sur le cylindre blanc dans un couloir sombre de Poudlard, en pleine nuit, donc après le couvre-feu, en face de Remus Lupin, préfet de Gryffondor qui ne semblait pas vraiment le porter dans son cœur. Particulièrement ce soir là, certainement. Si tout autre élève avait été à la place du coréen, il aurait certainement tenté de contenir sa soudaine envie de fumer, mais Dray n'en voyait pas l'intérêt. De un, cela déstabilisait Remus, même si ça n'avait été qu'un moment, ce qui était plutôt amusant, de deux, la nicotine calmerait très vite son irritation qui commençait lentement à s'accentuer, et de trois... et bien, il n'avait strictement rien à faire du fait qu'il n'était pas sensé fumer dans Poudlard et que Remus pouvait tout à fait le coller pour cela. Il avait envie de fumer, alors il fumait, c'était tout, point final, fin de la conversation. L'air un instant stupéfait de Lupin ne faisait que rendre la chose plus amusante, même s'il ne le remarqua que du coin de l’œil. Trop occupé à observer les arabesques de fumée dans l'air en apparence, trop occupé à sentir la magie qui émanait du jeune homme en réalité. Pour une fois qu'elle n'était pas mélangée à celles des autres élèves !

Évitant de rester une fois de plus le silence se prolonger et s'enraciner dans la conversation, il sorti de ses pensées une fois la tirade de Remus finie, se contentant d'ouvrir la fenêtre derrière l'anglais et d'aller s'y accouder nonchalamment. Il tira encore une fois sur sa clope, avant de passer le bras dehors, et de tapoter doucement dessus pour en faire tomber négligemment la cendre. Ensuite, et seulement ensuite, le coréen répondit. D'abord un peu sec, agacé, alors qu'il rappelait pour la énième fois depuis le début de leur conversation que le sujet n'était pas lui et son secret, mais celui de Remus -et Dray n'aimait pas se répéter-, avant que la moquerie ne revienne au galop lorsqu'il évoqua différentes hypothèses sur ce qui avait pu attaquer le jeune homme lors de sa soit-disant excursion -stupide et suicidaire, si c'était effectivement le cas- seul dans la forêt interdite une nuit de Pleine Lune. Et pour finir, il lui avait tout naturellement proposé une bouffée de sa clope d'un ton léger. Encore une provocation insolente, même s'il était vrai que ça détendrait certainement le préfet par la même occasion. Pourtant, tout du long, si indolent qu'il pouvait le paraître, ainsi appuyé contre le mur à côté de la fenêtre, le bras passé par celle-ci, Dray était attentif. Très attentif, même, observant minutieusement, guettant, une réaction possible de Remus à ses mots. Rien qui puisse le trahir physiquement. Cependant, le coréen plissa légèrement les yeux, comme si quelque chose dans l'attitude pourtant parfaitement lisse de l'autre Gryffon avait retenu son attention. Si le geste était bien inutile, puisque que ce qui avait retenu l'attention du coréen n'était pas visible, il était certain d'avoir sentit quelque chose... C'était, comme si la magie du préfet avait très légèrement tressailli, presque imperceptiblement. Si rapidement et légèrement que Dray ne savait pas si ça avait bien été le cas ou s'il l'avait tout simplement imaginé, trop obnubilé par l'envie de voir Remus réagir à ses paroles, prouvant que la réponse était bien là, sous son nez. Mieux valait ne pas se fier à se qu'il avait cru sentir, pour l'instant, au cas où cela le mènerait sur une fausse piste.

Assez étonnamment, Remus commença par accepter la cigarette -ou taffe, ça revenait au même- proposée. Un sourire qui semblait maintenant éternellement narquois, un sourcil haussé en signe d'amusement, et Dray lui tendit le cylindre blanc. Clope en main, le préfet répondit vraiment aux question qu'il venait de lui poser, lui lançant que c'était lui qui était ''méchant et vicieux'' et répliquant que ce qui l'avait attaqué était bien pire que cela. Pire que cela ? Oh, ça il n'en doutait pas ! Ce qu'il voulait savoir, c'était quoi et pourquoi. Et surtout -évidemment-, quel était donc son foutu secret si bien gardé ! Marquant une pause, Remus tira sur la cigarette, recrachant lentement la fumée avant d'écraser tout simplement la clope tout juste commencée contre le mur. Dray le regarda faire sans rien dire, se contentant de froncer les sourcils, clairement agacé par le geste... Non mais ! Gâcher tout le reste de la clope, comme ça, juste pour essayer de montrer qu'il était l'autorité, ou quelque idiotie du genre... c'était quoi ça ? Non pas que Dray ait du mal à s'en procurer, ni à en acheter, mais ça faisait une clope de moins à fumer, et son paquet était déjà presque vide ! En même temps... il fumait un peu trop, mais ce n'était pas sa faute s'il avait sans arrêt besoin de se calmer les nerfs à cause de gamins braillards, de professeurs qui semblaient le détester sans raison apparente -même si certains avaient bien des raisons- ou encore de camarades aux secrets trop bien cachés ! Se retenant de lever les yeux au ciel, le coréen se dit qu'il n'aurait qu'à se rallumer une clope un peu plus tard. Même si, là tout de suite semblait aussi un bon moment pour en tirer une nouvelle de son paquet, l'irritation semblait vraiment avoir décidé de se mêler de la partie à présent. Le préfet semblait d'ailleurs bien décidé à jouer là dessus, alors qu'il lui donnait -bien gentiment et avec un sourire, merci beaucoup- une heure de colle pour divers motifs. Dray haussa un sourcil blasé, avant que le sourire moqueur ne recourbe encore une fois ses lèvres. Ce n'était ni la première -et de loin- ni la dernière -et de loin également, cette fois aussi-, et à vrai dire, ça n'avait jamais eu beaucoup d'effets sur lui. Qu'est ce qu'était une heure dans une vie, après tout ?

- Oh, c'est pas très gentil tout ça ! Seulement méchant et vicieux ? L' ''incontrôlable et incontrôlé'' me corresponds plutôt bien aussi, tu ne pense pas ?

Moqueur, moqueur, et … encore une fois moqueur. Quoiqu'il y ait aussi une part de vrai, dans ses paroles : n'écoutant que lui la majeure partie du temps, et n'accordant pas vraiment d'importance aux sanctions que cela pouvait occasionner, il n'était pas vraiment contrôlable. A moins qu'on ne décide de l'incapaciter avec un sort, ou quelque chose du genre. Mais déjà depuis qu'il avait finit de parler, Remus avait semblait-il décidé de se remettre en marche, et passait devant lui sans se retourner. Certainement rentrait-il à la salle commune, ou finissait-il sa ronde... Aucune importance de l'endroit ou de la raison, décréta Dray, mais il.voulait.cette.réponse. Il commençait à être frustré de chercher des indices, des pistes, encore et encore, et de ne toujours pas savoir quel était ce fichu secret ! Et ce soir, il sentait enfin qu'il en était proche, tout proche... Comme si la réponse était juste là, sous son nez.... Et il comptait bien l'avoir, ce soir là. Une lueur déterminée brilla un court instant dans les prunelles du coréen, avant que son sourire qui était devenu légèrement amer ne se fasse toujours aussi narquois, mais prenne une courbure peu rassurante. D'une impulsion contre le mur derrière lui, il se redressa, rattrapa le préfet à grandes enjambées. D'une main, il attrapa son coude et le tira vers lui de manière à ce que l'anglais s'arrête et se tourne vers lui.

- Allons, est-ce que tu fuis, Remus ? Notre petite discussion n'est pas finie, tu sais... , lança-t-il, un sourire narquois, et si son ton était provocateur, il était aussi emprunt d'une touche plus sérieuse. Une autre, plus inquiétante, presque menaçante, se mêla à sa voix, allumant aussi une lueur dans ses yeux sombre alors qu'il continuait, la voix basse, grave. Tu as peur ? Peur que je découvre toute la vérité, n'est-ce pas ? Je t'effraie, je t'inquiète... Et tu fais bien. Parce que je le découvrirais, ton secret, c'est une promesse ! Et, crois-moi, je ne suis pas le genre de type qui ne tiens pas sa parole, ni de ceux qu'on peut chercher et attendre en retour...

Cette fois, c'était sérieux, il était sérieux. Et tout ses pas de côtés et autres mensonges pour tenter de cacher si précieusement le secret de Remus commençait lentement à l'énerver. Quand à ce qui se passerait ensuite, maintenant qu'il avait franchit le pas, devenant plus menaçant... Adviendrait ce qu'il pourrait, mais il aurait ce secret !
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Remus J. Lupin

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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeMar 5 Mar - 22:53

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Dray Garisson & Remus Lupin

« Oh, tu préfères que je fantasme sur tes secrets dans mon dortoir ? Avec un sort de silence autour de mon lit et un autre pour coller les rideaux de mon baldaquin aussi ? Désolé de te décevoir, je ne suis pas de ce bord là, tu vois ? Pas trop déçu ? Mais bon, j'ai quand même préféré venir te voir en face, pour te parler c'est beaucoup plus excitant ! »

Dray Garisson était un personnage intriguant. Il ne parlait jamais de lui, et personne ne lui posait jamais de questions, et c’était dingue, à ce point-là. Les rumeurs allaient de bon train, dans le château, et pourtant, elles ne tournaient quasiment jamais autour du Gryffondor d’origine Coréenne qui avait mystérieusement atterri à Poudlard, qui avait pour seul ami un imbécile heureux prénommé Brian, lui aussi coréen mystérieusement scolarisé en Ecosse. Tout le monde à Poudlard savait qui avait couché avec qui, par exemple. Tout le monde finissait par savoir par qui untel avait été dépucelé, ce que machin avait fait avec machine dans les toilettes des filles, parce que c’était les rumeurs les plus appréciées dans un château rempli d’adolescent en chaleur. Qui avait dépucelé Dray Garisson ? Qui était la première fille avec laquelle il était sorti ? Alors, ne nous méprenons pas, si Remus fouillait dans sa mémoire, il pouvait trouver des dires d’une certaine Mary McDonald, venant le voir toute excitée par sa perle du jour : le Garisson avait une petite amie. Mais qui était-elle ? Il ne s’en souvenait plus, et il la respectait : il fallait le supporter, mine de rien, cet anglo-coréen, et ça ne faisait pas 7 minutes que Remus conversait avec lui qu’il avait déjà des envies de meurtre, ou presque. Est-ce que Dray était homosexuel ? Après tout, personne n’en savait rien, et personne ne savait non plus, sauf peut-être Gabriel d’Angelo, ce qu’il faisait avec son meilleurrrr ami Brian Choi derrière les baldaquins de son lit … Remus chassa ces pensées de son esprit, se promettant néanmoins de demander à Mary de pousser l’enquête auprès de son meilleur ami, le fameux Gabriel qui arrivait depuis six ans à supporter les deux coréens et leurs monceau de conneries permanent.

« Si, à vrai dire je suis déçu Garisson, j’aurais vraiment préféré que tu sois fou de moi au point d’obéir à chacun de mes putains d’ordres, ou bien au point de te branler toute la nuit au lieu de sortir de ton dortoir, ma tâche de préfet aurait été bien plus simple. Et je ne te pensais pas excité à la vue d’un préfet couvert de plaies et complètement crado, m’enfin ! Chacun son bord ! Même si le tient est celui de pervers méga lourd ! »

Ce que venait de dire ne toucherait probablement pas Dray. Peut-être serait-il étonné, mais pas vexé, et Remus le savait, alors pourquoi prenait-il la peine d’user de sa salive ? Il ne le savait pas lui-même, mais en tous cas ça le détendait, alors il allait continuer. Comme il avait été à l’infirmerie pendant trois longues journées, il n’avait pas pu beaucoup parler, et ça lui manquait, alors voilà, il papotait tranquille avec Dray Garisson dans un couloir du sixième étage à dix heures du soir passées, et puis si, tant qu’à faire, il pouvait utiliser les mots « fantasme », « putain » et « branler », c’était encore mieux ! Je vous l’ai dit, ce n’est pas un Gryffondor pour rien, encore moins un maraudeurs, et si certains seront choqués par « le manque de maturité du préfet des Gryffondor », et bien ça sera parce qu’ils n’ont rien compris au personnage qu’était Remus, et ce dernier aimait ça, être un mystère pour certain, un être incompréhensible, c’était bien plus intéressant que d’être lisible comme un livre ouvert.

Dray n’était pas vraiment un livre ouvert. Outre le fait que ce garçon semblait n’avoir ni passé ni futur, outre sa personnalité incompréhensiblement chiante, outre sa relation unique au monde et en elle-même avec Brian Choi, outre tout ça, il y avait quelque chose de plus qui était illisible dans la personnalité de Dray, et Remus en était sûr, ça avait un lien avec ce qu’il s’était passé au cours de Sakarov, avec l’épouvantard … Il fallait juste qu’il trouve ce que c’était, cette partie illisible, et tout allait certainement s’éclairer. Peut-être. Il fallait juste que Remus fasse tourner ses méninges un peu plus rapidement. Qu’il pose les bonnes questions. Et si ça lui permettait d’éloigner Dray de sa partie illisible, de son secret à lui, c’était tant mieux, une chose en moins à faire. Bien évidemment, c’était plus facile à dire qu’à faire : la personnalité de Garisson était légèrement compliquée, comme je vous l’ai déjà dit, et trouver LA question qui permettrait de tout éclairer … Ouais, ce n’était pas une tâche facile. Mais Remus allait y arriver. Il commença par le basique : il lui demanda pourquoi l’épouvantard ne fonctionnait pas sur lui. Parce qu’à la base, c’était ça, qui avait allumé le bouton « à enquêter » sur le nom de Dray dans la tête de Remus. Avant, il n’en n’avait rien à faire, de ce petit Gryffondor (il était petit, Dray) turbulent, mais maintenant, ouais, disons qu’il intéressait plutôt le préfet. Mais c’était donnant donnant ! Dray aussi, depuis le cours de Sakarov, était trèèèès intrigué par Remus. Trop intrigué.

« Mis à part le fait que je suis déçu de voir que tu ne comprends pas l'anglais, je suis surpris que tu ne saches pas ! Le 'professeur' Sakarov a tout dit, pourtant ! Ça s'appelle généralement la ''triche'', les talismans, les objets magiques existent, tu sais ? Ils sont beaucoup plus courant et facile à se procurer qu'on ne le croit, d'ailleurs! »

Remus rit un peu, et roula des yeux, franchement moqueur. Le professeur Sakarov était un homme puissant, fort, et extrêmement doué. Il était jeune, et si le Professeur Dumbledore l’avait choisi pour l’enseignement de la Défense Contre les Forces du Mal, ce n’était certainement pas pour rien. Certains le disaient Auror, d’autres membre puissant du ministère de la Magie Russe, bref, tout ça pour dire que c’était fort peu probable qu’il ait réellement cru que son élève de sixième année arrivait à faire foirer un épouvantard. Ou alors, c’était qu’il était complètement débile, mais c’était incompatible avec le reste de sa personnalité. Si Remus ne croyait pas à cette théorie, alors lui non plus. Ah oui, parce que Remus, s’il se moquait de son camarade, c’était probablement parce que c’était le mensonge le plus pourrit jamais inventé. Comme si Dray se baladait avec un talisman accroché autour du cou à chacun de ses cours de Défense, juste au cas où le sujet du jour serait « Les Epouvantards ». Ridicule.

« Ou alors l'Épouvantard a une faille et n'a donc effectivement pas marché avec moi. C'est peut-être aussi simple que ça ! Mais puisque tu as décidé de te mêler de ce qui ne te regardes pas, et que tu es siiii fort en Défense, donnes-moi donc ton avis, tant qu'à faire! »

Parfois, Remus trouvait Dray un poil pathétique, dans le sens où il se donnait en spectacle pour au final ne créer aucun effet. Il se la jouait malin et pas sérieux, presque con, alors que Remus était persuadé qu’il était très intelligent, il inventait des paroles que Remus n’avaient jamais dites, ou ne comprenait pas l’ironie, au choix, et s’énervait faussement, comme si c’était si grave que Remus sache pourquoi l’épouvantard avait foiré. Ce n’était pas comme s’il cachait qu’il était Loup-Garou, n’est-ce pas ?
Ah, vous êtes en train de vous dire que Remus se croit supérieur par son secret, c’est ça ? C’est carrément vrai. Après tout, qu’est ce qui était pire à cacher que ça, que vous êtes un Loup-Garou ? Que vous êtes un vampire, d’accord. Que vous êtes une licorne métamorphosée en humain, aussi. Mais sinon, franchement, qu’est ce qui peut être aussi dur que de cacher un hybrisme ? Cacher … un don ? Nan mais un don, c’était cool d’avoir un don ! C’était cool de pouvoir prendre l’apparence qu’on voulait, de pouvoir lire dans les pensées des gens, ce n’était pas grave, ça ne risquait pas de tuer à toutes les pleines Lunes ! Ah nan, Remus en était sûr, le secret que Dray cachait ne méritait pas tous ces efforts.

« Tu inventes des mensonges incroyables, c’est un don, chez toi, non ? Ne va pas me faire croire tu cherches tellement à éviter les épouvantards que tu vas jusqu’à cacher des talismans sous tes fringues, je ne te croirais pas ! Ah moins que le talisman, ça soit toi-même, et que toi tu fasses foirer l’épouvantard, dans ce cas-là tu ne serais pas responsable. Mais moi je te l’ai dit, je pense que l’épouvantard a très bien fonctionné, mais tu ne m’écoutes pas, de toute façon, monsieur Garisson n’écoute personne. »

La voix de Remus s’était faite de plus en plus mielleuse, vilaine. Il n’aimait pas vraiment Dray, alors il n’allait pas se la jouer gentil, simplement et purement intrigué ! Il n’aimait pas la manière dont il se riait de lui, il détestait son air supérieur, et toutes ses manières de Serpentard en règle générale, et il n’était pas en état physique et mental de faire semblant. Il continua néanmoins sur un ton plus posé : il ne faudrait tout de même pas qu’il le fasse sortir de ses gonds, ça serait vraiment très très con.

« Mais je vais quand même me répéter, voilà ma théorie : je crois ce que je vois. Ce que j’ai vu, c’était ton reflet sortir de cette armoire, pas réussir à faire de la magie. Mais je t’ai aussi vu dégainer bien vite ta baguette, a peine effrayé, pour massacrer ce pauvre épouvantard. Ah, et, je vais en profiter pour répéter ma requête de préfet, juste au cas où tu serais devenu obéissant en l’espace de de quelques minutes : Va te coucher dans ton dortoir ! »

Remus n’oubliait jamais son rôle de préfet : si parfois il se demandait pourquoi on lui avait attribué ce post, très souvent en réalité, il se débrouillait tout de même pour l’honorer, autant qu’il le pouvait. Là, son rôle était de se démerder pour ramener Dray Garisson dans son dortoir. Néanmoins, il savait que personne ne lui en voudrait s’il n’y arrivait pas : si même le Professeur Sakarov n’avait pas réussi à insuffler un souffle de discipline dans l’anglo-coréen, personne n’y arriverait.

***

Remus avait tout essayé pour adoucir ses Pleines Lunes. Il était devenu le cobaye de Slughorn qui, comme tout bon professeur de potion qui se respecte, tentait de trouver une cure au lycanthropisme, il avait testé (et détesté) une bonne quinzaine de breuvage, jusqu’ici tous aussi inefficaces, et désespérait de plus en plus. Un soir de Janvier de sa 5ème année, il revenait d’une fête de la nouvelle année plutôt mouvementée, dont il avait gardé quelques sachets remplis d’herbes d’un vert étonnant, qu’il décida de fumer juste avant sa transformation. Ça n’avait eu strictement aucun effet, fort malheureusement, mais au moins, les Maraudeurs avaient bien rit. Ils avaient recommencé, quelques fois, parce que ça détendait l’atmosphère. Remus était l’instigateur de ces « sessions », et pourtant, il était sûr que le tout-Poudlard pensait que c’était James, ou Sirius, parce qu’en réalité, le tout-Poudlard ne connaissait pas Remus. Dray Garisson ne connaissait pas Remus, alors il avait été étonné. Un de ses sourcils s’était arqué quand Remus avait accepté de tirer sur sa cigarette, tandis qu’il sortait son éternel sourire narquois, genre « Voyons voir si tu vas t’étouffer, mon petit ». Evidemment, Remus ne s’était pas étouffé, il avait même, à son plus grand regret, dégusté l’air impur qui avait envahi ses poumons. Quel mauvais exemple, quel mauvais préfet.

Il avait écrasé la cigarette contre le mur, à peine entamée, non sans subir le regard réprobateur de quelques tableaux, et bien sûr de Dray. Remus en profita pour ajouter à cela une petite heure de retenue : il fallait qu’il essaye, au moins, de le raisonner. Il en avait plus que marre, à vrai dire, et c’était pour ça qu’il était parti, ou qu’il avait tenté de partir, du moins. L’autre Gryffondor ne semblait pas de son point de vue, et tenait tout particulièrement à le retenir dans ce couloir, l’air moqueur toujours au visage, auquel s’était mêlé, Remus pouvait le voir, un peu d’énervement.

« Oh, c'est pas très gentil tout ça ! Seulement méchant et vicieux ? L' ''incontrôlable et incontrôlé'' me corresponds plutôt bien aussi, tu ne pense pas ? »

Mais dites-moi, c’est qu’il était drôle, ce Garisson, n’est-ce pas ? Remus ne l’écoutait plus, il avançait vers les escaliers qui le mèneraient bientôt dans sa chambre, dans son lit, entouré de ses amis qu’il n’avait pas vu depuis trop longtemps. Mais comme je vous l’ai dit, Dray n’était pas de cette idée, et il l’interrompit à nouveau, comme s’il n’avait pas compris que Remus en avait assez de ses gamineries. Oh, oui, voilà ce qu’était Dray, Remus avait trouvé : un gamin qui n’avait jamais eu d’enfance, ou un ado qui ne voulait pas la quitter. Rien de plus insupportable, surtout qu’il faisait comme s’il ne s’en rendait pas compte. Alors qu’il le savait pertinemment, et il en jouait, il se foutait de tout, comme si c’était amusant, comme si c’était digne d’un homme de 16 ans …

« Allons, est-ce que tu fuis, Remus ? Notre petite discussion n'est pas finie, tu sais. Tu as peur ? Peur que je découvre toute la vérité, n'est-ce pas ? Je t'effraie, je t'inquiète... Et tu fais bien. Parce que je le découvrirais, ton secret, c'est une promesse ! Et, crois-moi, je ne suis pas le genre de type qui ne tiens pas sa parole, ni de ceux qu'on peut chercher et attendre en retour... »

Remus fit craquer ses doigts et claquer sa langue, et se retourna vers Dray, pour se rapprocher de lui, et planter ses yeux gris et fatigués dans les siens. Si Dray regardait bien, sur le visage de Remus, on pouvait distinguer les cicatrices que l’infirmier avait fait disparaître au maximum, des quatre griffes plantées dans sa peau 3 soirs plus tôt. Si Dray regardait bien, les gencives de Remus étaient saignantes, et ses dents particulièrement aiguisées. Si Dray regardait bien, les ongles de Remus étaient encore ensanglantés, et ses mains bizarrement poilues. Si Dray regardait bien, une lueur sauvage brillait dans le regard de Remus. Mais Garisson ne verrait pas, il était trop obnubilé par sa propre personne. Remus sourit à Dray, qui était définitivement plus petit que lui, les mains derrière le dos, pour s’empêcher de lui foutre un poing, ou de sortir sa baguette, autrement dit pour lui éviter de faire une action complètement stupide, gamine et irréfléchie qui lui coûterait sa place de préfet.

« Qu’est-ce que tu souhaites ajouter à notre petite discussion, Garisson ? Tu me fais pitié, tu développes une obsession qui ne te mènera à rien. Tu ne regardes pas au bon endroit, parce que encore une fois, t’es obsédé par mon cas. Tu veux comprendre mon secret ? Tu veux un indice, ça va te calmer, mon gros bébé ? C’est pas vers moi que tu dois te tourner, mais vers Lemalf, qui a lui aussi passé quelques nuits à l’infirmerie ! Maintenant retourne dans ton dortoir, et gâche pas ta salive avec tes menaces à la con, tu es très loin de me faire peur, mon petit Dray. Et t’en fait pas, c’est pas moi qui vais te la voler, ta magie, hein, t’as pas peur de moi, dit ? »

Dray n’avait pas une tête de Pleine Lune, alors Remus n’avait pas peur de lui. Est-ce que Dray allait découvrir son secret ? Non, ou pas encore, du moins. S’il avait réussi à le cacher pendant six ans, ce n’était pas ce soir qu’il allait le découvrir. Il était encore loin du compte, et si en plus Remus pouvait le détourner en le focalisant sur Xander, alors il était carrément sorti d’affaire. Bien sûr, il savait Dray bien loin d’être naïf, m’enfin, en réalité, Xander Lemalf était tout aussi Loup Garou que lui, et si Remus arrivait à le faire seul Loup-Garou de Poudlard, alors il était sauvé. C’était terriblement égoïste, non ? Oui. Mais qu’est-ce que n’est pas prêt à faire un menteur pour protéger son secret.

« Allez, pousse-toi, j’vais me coucher. »



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Dray Garisson

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6ème année ϟ Poursuiveur


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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeJeu 25 Avr - 0:20

« Si, à vrai dire je suis déçu Garisson, j’aurais vraiment préféré que tu sois fou de moi au point d’obéir à chacun de mes putains d’ordres, ou bien au point de te branler toute la nuit au lieu de sortir de ton dortoir, ma tâche de préfet aurait été bien plus simple. Et je ne te pensais pas excité à la vue d’un préfet couvert de plaies et complètement crado, m’enfin ! Chacun son bord ! Même si le tient est celui de pervers méga lourd ! »

Sourire en coin amusé. Vu la réponse du préfet et le vocabulaire utilisé, Dray se doute bien qu'effectivement, s'il n'est pas un pervers -pas plus que tout les jeune du même âge, en fait- , Remus doit bien le trouver particulièrement lourd. Mais tant pis, ce n'est pas comme si ça le touche ou l'embête que l'autre le trouve chiant, la frustration et l'irritation de ne pas réussir à rassembler les pièces du puzzle qui mène à son foutu secret trop bien gardé lui donne juste envie de lui rendre un peu la pareille en terme d'énervement. Sans compter qu'il peut à présent découvrir qu'un Remus sur les nerfs peut être tout aussi amusant qu'un Remus qui passe sur la défensive. Non, même si la situation l'agace lui-aussi un peu par moment, elle l'amuse tout autant, le diverti de l'ennui qui se fait généralement connaître bien trop rapidement. Il faut dire que l'anglo-coréen n'est pas vraiment passionné par les cours même s'il parvient tout de même à y trouver quelque intérêt parfois -que se soit un sort, ou la manière dont la magie réagit- mais la théorie et les devoirs le barbent royalement. Et puis, mine de rien, il se lasse vite, le Gryffon, parfois un peu trop accro aux sensations fortes ou à jouer des sales tours à certains avec Brian. Le premier explique d'ailleurs certainement pourquoi il s'ennuie aussi vite d'ordinaire. Enfin, à part ça, et passer du temps avec son meilleur ami -de préférence quand il enlève son masque d'idiot- il y a deux autres choses qui parviennent à l'intéresser et briser son ennui : essayer d'entraîner son don pour en savoir les limites et essayer de ressentir comment la magie réagissait ou ses petites anomalies, et découvrir les petits secrets bien cachés des autres. Pourquoi, il ne le sait même pas vraiment, puisqu'il ne se sert pas forcément de ce qu'il sait après coup -sans doute parce que lui-même en a un, il connaît leur valeur, et les respectes un tant soit peu... parfois- à moins d'avoir un griffe contre le détenteur du secret qu'il vient de découvrir et dans ce cas... et bien il ne se prive pas d'utiliser sa découverte d'une quelconque façon.

Enfin, ce qu'il faut comprendre ici c'est que Remus Lupin, préfet de son état, réunissait à lui tout seul plusieurs de ces aspects qui parviennent à passer outre du caractère blasé et de l'ennui de Dray, en plus de représenter l'autorité qu'il exècre : tout d'abord, il y a cette touche étrange et inhabituelle dans sa magie, presque sauvage, qu'il assimile inconsciemment à un fauve, sans doute parce qu'il se rapproche si près de son secret que ses doutes l'amène sans qu'il ne s'en rende encore compte à la réponse, manquant toujours d'un indice, un détail, pour que toutes les pièces s'assemblent. Puis ensuite, le secret qu'il prends tant de mal à dissimuler avec l'aide de ces cheeers Maraudeurs, et ce depuis déjà la première année à Poudlard, même si Dray n'y prêtait alors pas encore véritablement attention. Et il est persuadé, sûr et certain même, que les deux étaient liés, que son secret explique cette part si spéciale qu'il ressent dans sa magie, comme une partie parfaitement intégrée au reste, mais insolite et singulière. Animale. Ou peut-être est-ce sa magie qui explique son secret, mais d'un sens ou de l'autre, il serait prêt à mettre sa main à couper que l'un ne va pas sans l'autre, il le pressent. Sans compter qu'il y a ces sorties nocturnes régulières, ces disparitions de noctambule, qui vont de pair avec ses réapparitions le lendemain dans un état parfois plutôt fébrile, ou carrément à l'infirmerie, comme les derniers jours... Ajoutez à cela la nouvelle information toute fraîche du cours de Défense contre les forces du mal du matin, que sa plus grande peur est la pleine Lune, alors que le satellite de la Terre était justement à son apogée la nuit précédant l'entrée de Lupin à l'infirmerie, et il est facile de comprendre qu'avec tout ces éléments, Dray se sent encore plus curieux, presque obnubilé par l'énigme qu'il sent toute proche d'être résolue qu'est son camarade Rouge et Or... Vraiment, s'il y a une chose qu'il veut à tout prix à ce moment, c'est découvrir le fichu secret de Remus, et il est prêt à tout -ou presque- pour se faire, et il s'est juré qu'il y parviendrait un jour ou l'autre tôt ou tard. Même s'il espère que ce sera bien plus tôt que tard.

« Aaah, mon cher Remus, ne détourne pas ce que je dis, même si toi tu le désire, c'est ni tes plaies ni ta petite personne qui m'excite. T'as pas mon genre tu vois, désolé, retourne voir tes petits copains pour te faire cajoler si ta tâche de préfet est trop dure pour toi. Ils te diront sans doute que c'est pas ta faute et que t'as fait tout ce que t'as pu mais que personne peut t'en vouloir d'avoir échouer à ton devoir... C'est ça hein, t'as besoin que quelqu'un te rassure de pas être un parfait petit préfet que tout le monde écoute ? Donc pour pas avoir à faire fasse à ton échec t'en viens même à espérer que je fantasme sur toi dans mon lit à m'en branler... Et bah... »

Moqueur, moqueur, le Garisson. Narquois et provocateur aussi. Faussement compatissant, de manière à ce que ça se voit, juste pour renforcer ces impressions. Le pourquoi de tout ça ? Pas besoin de disséquer son discours ni d'analyser chacun de ses mots pour trouver la réponse. Nan, le seul but de sa réplique, c'est de jouer avec les nerfs de Lupin. Vengeance peut-être un peu puérile parce qu'en dépit de la situation un peu amusante, il arrive à la rendre lentement agaçante à la fois, à ne rien lui donner de concret pour avancer ses soupçons, si bien que ça en devient un peu frustrant. Et pas question qu'il soit le seul à être irrité. De toute manière, ce ne sont que des paroles, des mots faussement intéressés alors qu'en fait il n'en a rien à faire, qu'il s'en fout comme de sa première noise que Remus soit un bon préfet ou pas ou encore qu'il se fasse cajoler ou non. Attaquer sa fierté -c'est un Gryffondor, et Dray sait pour en être un qu'ils sont particulièrement fiers, dans la plupart des cas, et il doute que le préfet soit différent sur ce point- en évoquant l'échec, bien loin qu'il est d'être décidé à l'écouter sagement. Bon, il est vrai que ce n'est pas de sa faute si l'anglo-coréen n'écoute pas, vu qu'il n'écoute simplement personne, mais pourquoi se priver d'utiliser quand même ce point ? Il s'approche légèrement de Remus, encore, comme une aparté pour lui murmurer un secret que personne d'autre ne devait entendre.

« Mais je vais te dire... Ce qui m'excite c'est découvrir ton cher petit secret que tu te donne tant de mal à essayer de cacher... pas de pot, tes efforts ils se voient un peu trop, et je suis pas du genre à abandonner avant de savoir, tu vois. »

Évidemment que c'est le cas. Ça tombe sous le sens, et il n'a jamais essayé ni même songé à cacher le fait qu'il veux découvrir le son secret, plus encore ces derniers temps. Mais il le dit quand même, presque en un murmure, mi sérieux mi amusé. Parce que c'est vrai, certes, mais pourquoi se priver de le redire plus clairement au concerné, histoire de le faire passer un peu plus sur la défensive ? Peut-être pas la meilleure des idées, vu que Remus semble avoir choisi son attitude inexpliquée face à l'épouventard, ce matin même, comme sujet sur lequel se rabattre, mais ce n'est pas pour autant que Dray a décidé de na pas jouer là-dessus. Tout ce qui lui suffit de faire... c'est d'être prudent quant à ses réponses. Mettre Remus sur la voie de son don serait tout, sauf une bonne idée, il en est persuadé. Peut-être un peu égoïstement, il veut le garder pour lui tout seul, sans mettre personne d'autre qui ne le sait déjà, au courant. Qui sait ce que les gens pourraient penser, s'ils apprenaient qu'il peut ressentir la magie ? Peut-être rien du tout, pour certain, mais il a toujours eu cette impression dérangeante, inexpliquée, que tout ne se passerait pas aussi bien. Peut-être que certain essayeraient de l'examiner pour comprendre d'où vient son étrange faculté, ou de le rallier de force à leur cause, ou même de l'en priver, d'une manière ou d'une autre. Les scénarios sont innombrables, transformables à volonté, tant les hypothèses peuvent différer. Il sait que tous ne le prendront certainement pas aussi simplement et bien que Brian, et c'est sans doute grâce à son propre secret et à leur amitié de longue date, qu'il l'avait prit aussi facilement. Avoir un don, comprendre ce que c'est que de vouloir le garder pour soit, ça aide sans doute beaucoup. Et puis il veut garder son monde empli de magie pour lui seul, alors que si tout le monde était au courant de son sixième sens... il a l'impression que cela perdrait son unicité, que tout le monde pourrait soudainement se mettre à sentir ce qu'il sent et que ce que lui ressent en deviendrait monotone et terne, sans plus aucun éclat et intérêt.

« Pas plus incroyables que les tiens, » rétorque-t-il calmement en haussant un sourcil peu convaincu, alors qu'un sourire en coin narquois vient à nouveau courber ses lèvres. « Et je ne fais que te répéter les accusations de Sakarov, crois ce que tu veux, je te dirais pas si elles sont vraies ou non. Y a bien une boutique vaudou à Londres, hein. Alors vas-y, crois ce que tu peux voir, tu as bien raison j'écoute que personne, mais les réponses sont parfois trop bien cachées ou invisible, tu sais. Mais bon, tout le monde ne peut pas avoir de l'intuition, quel dommage. »

La voix clairement faussement mystérieuse alors qu'il prononce son avant dernière phrase, la dernière encore, même si on la devine plus moqueuse encore, un faux ton désappointé, presque d'excuse. Moqueur, toujours, au fond. Mais ses paroles en disent bien plus qu'il n'y paraît. Ce pourrait effectivement être le talismans qu'il cache et est invisible, ou encore un problème avec lui ou l'épouventard... Mais c'est juste que la réponse est invisible pour Remus, ou plutôt, il ne peut simplement pas le ressentir comme lui le peut. De toute façon, vu les paroles du préfet, il ne sait rien. Encore pas la moindre pièce du puzzle que représente son secret. À part que l'épouventard n'a pas vraiment eu l'effet escompté sur lui, et rien que le fait qu'il sache ce détail et pense qu'il tente de cacher quelque chose l'agace et le dérange. Personne d'autre ne doit savoir.

***

Maintenant, Dray commence sérieusement à être irrité, agacé, par Remus et son obstination à le renvoyer dans son dortoir et à ne rien laisser filer sur son foutu secret. Et puis le fait qu'il a écrasé sa clope à peine entamée ni est pas pour rien non plus, après tout, il l'avait allumé pour une bonne raison, pour calmer un peu ses nerfs qui commençait alors à être titillés, mais le préfet semblait en avoir décidé autrement. Pourtant il avait été gentil et lui en avait même proposé une taff remerciée du cylindre écrasé et d'une heure de colle dont Dray a déjà oublié l'existence. Une de plus, une de moins, qu'est-ce que ça peut bien changer ? Il en a déjà un beau palmarès ! Enfin, l'anglais aussi semble à présent être irrité, jusqu'à en avoir marre de leur discussion, et tourne les talons pour s'éloigner et certainement rejoindre son dortoir chez les Gryffondors. Manque de chance pour lui, l'anglo-coréen en a décidé autrement, le rattrape rapidement en quelques enjambées pour le tirer par le coude pour qu'il lui fasse face à nouveau. Son attitude se fait un peu menaçante, sous la provocation et le côté toujours aussi narquois et moqueur. Lâchant son bras, il le regarde avec une lueur sombre faire craquer ses doigts, l'entends faire claquer sa langue. Oh, énervé, semble-t-il. Un sourire provocateur mais étrangement pas très rassurant vient jouer sur les lèvres de Dray un instant., une touche mauvaise qui s'y mêle, peut être ? Remus n'a certainement pas vraiment idée de son côté bagarreur un peu violent, même s'il ne compte pas le laisser le découvrir en plein Poudlard. Enfin, il n'est pas le moins du monde impressionné par ses yeux fatigués qu'il plante dans les siens, à peine plus haut que les siens, la carrure presque semblable, même si Remus doit le dépasser de quelques centimètres. Il plisse très légèrement les yeux une demi seconde, croyant discerner une lueur un peu sauvage dans le regard gris, qu'il aurait dit identique à celle qu'il ressent venant de sa magie s'il pouvait la voir plus clairement. Devraient-ils en venir aux mains... Dray a bonne confiance en ses capacités, et même sans compter l'état déjà fébrile de Remus, encore couvert de cicatrices, il pouvait presque encore en discerner sur son visage, preuve qu'il avait du être salement amoché et que les plaies avaient du être plutôt profondes, comme si des griffes s'étaient enfoncées dans sa chaire avant de tirer ses lignes. Est-ce que ça pourrait en être ? La probabilité est très forte, il a lui-même avoué avoir été dans la forêt interdite et s'être fait attaqué par une bête sauvage il y a trois nuits de cela... L'anglo-coréen l'observe avec attention, l'air de rien, son sourire en coin toujours aussi peu rassurant et pourtant moqueur accrochés aux lèvres, comme s'il le défie de faire quoi que ce soit, même s'il se doute que le préfet ne fera certainement rien qui lui fasse perdre sa place.

Il se fait distraire de son observation par les paroles du Lupin. Son air reste tout aussi peu impressionné en l'écoutant déblatérer ces mots irrités. Il lui faisait pitié ? Et qu'est ce que c'était sensé lui faire, cette phrase, il espérait qu'il se repentisse soudainement de sa curiosité insatiable quant à son secret en pleurnichant ? La courbure de ses lèvres reste moqueuse, si ce n'est un peu plus mauvaise, bien que cela reste infime, à peine visible. Nan, c'était pas son genre, il était bien déterminé à découvrir son secret. Obséder par son secret ? Oui, bon, peut-être, même s'il n'est pas près de l'admettre à qui que ce soit. Mais c'est plus fort que lui, presque une pulsion qui l'oblige à vouloir résoudre l'énigme qu'est Remus et ce qu'il a tant de soin à camoufler. Il marque une pause, presque soudainement en entendant le nom de Lemalf. C'est ça, son indice ? Est-ce que le préfet espère le lancer en direction du professeur de Soin au Créatures Magiques comme ça, aussi facilement ? Et puis, y a-t-il seulement un lien entre eux deux ? Dray fronce légèrement les sourcils, pourquoi finir par lui donner seulement un indice ? Il a beau en avoir espéré un toute la durée de leur discussion, et depuis longtemps, il ne va pas non plus sauter sur un qui lui donné aussi facilement et soudainement. Néanmoins, il ne peut empêcher de repenser au professeur ; il avait beau ne pas avoir prit soin aux créatures comme option, il l'avait tout de même croisé plusieurs fois dans les couloirs et vu à tous les repas assis à la table des professeurs. Ou presque à tous les repas... Et cette fois où il avait manqué de le rencontrer au détour d'un couloir en pleine nuit et qu'il s'était caché de peu dans une salle de classe. Il avait suivit sa magie un moment pour être sûr qu'il partait bien... Le détail revient brusquement. Dray se rappelle avoir remarqué une touche étrange dans sa magie, mais avoir mis ça de côté, pas vraiment d'humeur à réfléchir à ce que c'était -sans doute énervé par un quelconque événement ou personne. Ses sourcils se froncent un peu plus, alors que son regard se floute un peu, à demi plongé dans le vide alors que Remus a tourné les talons encore une fois après avoir lâcher qu'il allait se coucher, il essaye de forcer sa mémoire. Comment est-ce que c'était, déjà, cette étrangeté dans la magie du professeur, oubliée pour revenir à ce moment précis ? Est-ce qu'elle était aussi un peu sauvage, comme celle de Remus ? Impossible à dire, le souvenir reste trop flou, ne s’éclaircit pas plus. Mais, est-ce que ce serait possible, que ce soit la même chose qu'il sent chez Remus ? En lui disant de fouiller vers le professeur, il écarte son attention de son secret pour la porter sur un autre, dont il est visiblement au courant. Le même ? Impossible à savoir avec si peu d'éléments... mais si Lupin sait... peut-être qu'il peut le mettre sur la piste ? Lentement, il relève les yeux vers la silhouette de Remus, plisse un peu les yeux pour l'observer minutieusement alors qu'il se re-concentre en même temps sur sa perception secrète. Attentif à la moindre réaction possible, un peu comme un joueur de poker pourrait l'être. Son sourire en coin revient jouer sur ses lèvres, toujours aussi narquois, toujours aussi légèrement mauvais, et peu rassurant, alors que sa voix s'élève dans le couloir silencieux, posée et basse, mais qui résonne pourtant clairement.

« Il est comme toi, hein ? »

Il bluffe, le dissimule derrière son assurance. Il a le préssentiment, maintenant qu'il se souvient de ce détail, qu'il y a quelque chose de semblable entre les deux, ou qui les lie, tout du moins, mais encore est incapable de dire quoi, encore moins avec certitude. Autant de chance que ce soit vrai que non, environ. Mais est-ce que Remus se rendra compte que ce n'est qu'un coup de poker ? Il s'approche de lui à pas lent, sans le quitter du regard, prêt à noter la moindre réaction qui pourrait lui indiquer qu'il a effectivement raison ; ou qu'il a tort au contraire. Sa voix se fait plus mielluse, alors qu'il susurre, camouflant une touche plus vicieuse en fond.

« Vous avez le même secret, n'est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeMar 30 Avr - 22:29

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« Aaah, mon cher Remus, ne détourne pas ce que je dis, même si toi tu le désire, c'est ni tes plaies ni ta petite personne qui m'excite.[...] C'est ça hein, t'as besoin que quelqu'un te rassure de pas être un parfait petit préfet que tout le monde écoute ? Donc pour pas avoir à faire face à ton échec t'en viens même à espérer que je fantasme sur toi dans mon lit à m'en branler... Et bah... »

Remus essayait réellement de comprendre qui était Dray, mais il n’y arrivait pas, ce Gryffondor n’avait pas de sens, sa personnalité n’avait ni commencement ni fin, et ça énervait clairement le préfet. Rien que ce qu’il venait de dire, là, était incompréhensible. Cette conversation était insensée, comment étaient-ils parvenus à dériver jusqu’ici ? Pourquoi parlaient-ils de leur orientation sexuelle, déjà ? Pourquoi Remus en était venu à dire que Dray se branlait sur lui ? Si le coréen se branlait sur quelqu’un, ce n’était certainement pas sur lui, il ne le connaissait pas (à moins qu’il soit un gros pervers voyeur), non, réellement : avant ce soir-là, ils n’avaient dû avoir que six conversations, une part an, peut-être. De toutes façons Dray ne parlaient qu’à trois personnes : à lui-même, à Lexy … Lexy Marshall, - c’était ça son nom, à cette petite Poufsouffle ? - et à Brian Choi. Et puis au corps professoral, bien sûr, mais ça ne comptait pas. Et puis ce n’étaient pas vraiment des conversations, vu que Dray ne répondait qu’une fois sur dix, et puis toujours de manière terriblement détachée et/ou arrogante. Bref, réellement, Remus ne comprenait pas. Dray le provoquait clairement, mais toute cette discussion était sans queue ni tête de toutes façons, alors il ne parvenait à être touché. Bien sûr que ses meilleurs amis le cajoleraient, ils étaient là pour ça, mais de quel échec parlait-il ? Etait-ce réellement un échec que de ne pas réussir là pour tout le monde avait de toutes façons failli ? Remus n’en était pas certain, et si ça l’énervait de voir Dray hors de son dortoir, il ne remettait pas pour autant ses capacités de préfet en doute. Evidemment que le Garisson ne l’écouterait pas, il n’écoutait personne, il vivait comme si rien n’importait.

Oui, c’était un peu ça, Dray vivait comme dans un jeu. Son jeu, avec ses règles, ses participants. Son commencement, ça fin. Bien sûr, il était le maître de ce jeu, qui n’avait rien de sociétal. Il reprécisa ensuite au préfet qu’il n’abandonnerait pas, quelques soient les efforts qu’il puisse faire. Est-ce que ça importait à Remus ? Certes, il aurait préféré que Garisson lui lâche le grappin tout de suite, mais à peine était-il tombé sur lui qu’il avait compris que ça ne serait plus possible de l’éviter. Les Gryffondors sont tenaces, ils ne lâchent jamais rien, et dans ce sens-là, l’anglo-coréen était un vrai Lion. Qu’est-ce qu’il était énervant, il n’y avait rien à faire, il était accroché à ce secret comme la gale aux chiens errants. Mais tant mieux, il fallait voir le côté positif des choses : si ça permettait à Remus d’abreuver sa curiosité du même coup à propos de ce que cachait Dray Garisson, c’était tant mieux. Parce que vous l’aurez compris, il n’y avait pas qu’un secret en jeu, il y en avait deux, dans cette conversation. Celui de Dray était certainement moins pire que le sien, mais il n’allait pas lui faire le plaisir de lui dire ça, n’est-ce pas ? Il était en rapport avec ce dernier cours du professeur Sakarov, cette heure à laquelle il n’aurait jamais dû participer parce qu’elle portait sur les épouvantards, et avouer à tout le monde que sa plus grande peur était la pleine lune n’avait rien eu d’enrichissant. Tout le monde en savait plus sur lui, maintenant, voilà quel fut le seul effet. Dray, lui, était aussi passé par l’épreuve de l’épouvantard, mais au lieu d’éclairer tout le monde sur sa personne, il avait plutôt embrouillé toute la salle de classe, le professeur Sakarov avec. Très bien joué, il fallait l’admettre.

« Pas plus incroyables que les tiens, et je ne fais que te répéter les accusations de Sakarov, crois ce que tu veux, je te dirais pas si elles sont vraies ou non. Y a bien une boutique vaudou à Londres, hein. Alors vas-y, crois ce que tu peux voir, tu as bien raison j'écoute que personne, mais les réponses sont parfois trop bien cachées ou invisible, tu sais. Mais bon, tout le monde ne peut pas avoir de l'intuition, quel dommage. »

Une boutique de vaudou ? Remus étouffa un rire. Qu’inventait-il, encore ? Que venait faire le vaudou là-dedans ? Rapport aux talismans, c’est ça ? Mais n’avaient-ils pas établis que ce n’étaient pas des talismans ? Remus se refit trois ou quatre fois les paroles de Dray dans sa tête. Le ton « mystérieux » qui allait avec, bien sûr. Les réponses sont parfois trop bien cachées, ou invisibles, hein ? Trop bien cachées, évidemment, invisibles … Vraiment ? Alors ce n’était pas un talisman. Les talismans ne sont pas invisibles. Ou était-ce caché ? Dans sa chambre ? En Corée (Remus adorait le fait que Dray soit coréen) ? Où était caché son propre secret, à Remus, d’ailleurs ? Pas dans sa chambre, pas à Londres, pas dans la Cabane. Il était caché dans lui-même. C’était une damnation, elle était en lui. Et si, pour Dray, c’était pareil ? Et si il n’y avait pas de talismans, et si c’était aussi une damnation ?

« Tu caches tes talismans vaudous sous ta peau, toi ? »

Pourquoi avait-il dit ça ? Oh, pour paraître idiot, peut-être. Les talismans ne se cachent pas sous la peau. Et il n’y avait plus de talisman en jeu. Mais s’il avançait dans la découverte du secret de Dray, il n’avait aucune envie qu’il le comprenne. Alors jouer au con était une occupation fort intéressante.

***

Remus avait essayé de partir, vraiment, il avait essayé. Ça c’était révélé inutile. Il ne partirait que quand Dray avait décidé qu’il partirait, et apparemment, le moment n’était pas encore venu. Evidemment, ça ne lui plaisait pas. S’il ne sortait pas de trois jours à l’infirmerie, il aurait probablement lancé quelque levicorpus au coréen, parce qu’il était plus vif que lui, il le savait, et qu’il aurait gagné, il le savait aussi – assurance d’un Maraudeur, que voulez-vous. Evidemment, au vu du don de Dray, c’était peut-être mieux qu’il ait été malade et qu’il n’ait pas eu la force de lancer le moindre sort. Mais ça il ne pouvait le savoir. Ce qu’il savait c’est que Dray ne faisait que le retenir, et que ça l’irritait terriblement. Il savait que lui lancer un poing dans le nez ne servirait à rien, surtout avec la réputation de bagarreur qui commençait à se répandre sur le Garisson. Celui-ci avait aussi l’air énervé, d’ailleurs. C’est bien, voilà une chose qu’ils avaient en commun.

Remus avait parlé de Xander Lemalf, ce cher loup-garou. Et Dray avait répondu un truc insensé. Mais vraiment insensé.

« Il est comme toi, hein ? Vous avez le même secret, n'est-ce pas ? »

Evidemment, le cœur de Remus avait manqué quelques battements. Mais il avait gardé son regard planté dans celui de Dray, sans faillir. Il s’entraînait souvent à cela, et sauf si Dray avait une super-ouïe, il n’entendrait pas le trouble dans lequel était Remus.
D’où sortait-il ça ? Comment une telle idée avait pu lui venir à l’esprit ?

« Nan mais tu vois quel est le souci, Garisson ? C’est que tu ne réponds jamais ce qu’on pense que tu vas répondre. Au début c’est marrant, puis chiant. Et puis après ces critères d’appréciations s’effacent, au profit de quelque chose d’autre : la curiosité. Pourquoi est-ce que tu es en permanence à côté de la plaque, c’est intriguant, tout de même ?! Qu’est-ce qui par Merlin t’amène à penser que ce gros balourd d’américain a le même secret que moi ? Qu’est-ce qui te mènerai à une telle conclusion, ça ne fait pas sens ? »

Les gencives de Remus étaient douloureuses. Il touchait quelque chose, il le savait, mais quoi … telle était la vraie question. Il frottait ses doigts dans ses paumes, tentant de comprendre, lâchant un instant le regard de l’autre rouge et or, et se repassait ses propres mots. Sans hausser la voix, mais en parlant bizarrement beaucoup plus vite, une nouvelle lumière brillant dans le fond de son œil, il fit :

« C’est comme si tu croyais en savoir toujours plus sur tout le monde. Tu as beau te tromper une fois sur deux, tu continues à affirmer des choses qui n’ont un sens que pour toi, tout le temps. Tu es le seul de Poudlard à ne pas penser que Brain Choi n’est qu’un imbécile-heureux par exemple, comment ça se fait, tu as un don pour lire en lui, ou quoi, parce que la seule chose que tout Poudlard voit, c’est un gros bêta. Tu es tellement à fond dans tes histoires que tu arrives presque à convaincre Sevastian Sakarov que tu as vraiment fait foirer son épouvantard, alors que tu es le seul à penser ça, et que je sais pertinemment que cet épouvantard n’a pas foiré. Et maintenant, j’ai un secret commun avec Lemalf ? Mais putain tu le sors d’où ? Tu l’as … senti ou quoi ?»


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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeSam 14 Déc - 1:28


Décidément, cette conversation commence de plus en plus à agacer Dray, l'irritation venant même à se muer petit à petit en énervement. Si, au début, essayer de récolter de nouveaux indices sur le secret de Remus, tout en l'écoutant répliquer à certaines de ces remarques ou questions en l'observant s'énerver au fur et à mesure, était intéressant, amusant, ce n'est à présent plus les principaux ressentis de l'anglo-coréen par rapport à la situation... Et surtout, le sentir s'approcher de son secret, le voir s'y intéresser d'un peu trop près -de beaucoup trop près à son goût- ne lui plaît pas, mais alors Vraiment pas ! Comme si tout au fond de son esprit une alarme sonnait continuellement en criant à tue-tête : « DANGER ! DANGER ! », et c'est un peu le cas, en fait. L'urgence serait donc d'essayer de le mettre sur une fausse piste, de l'embrouiller pour qu'il ne trouve pas la clé de son secret... Enfin, heureusement, la plupart des indices que le préfet a pu récolter, les détails qu'il a remarqué ne sont pas assez importants ni assez nombreux pour l'inquiéter vraiment et totalement quant au fait qu'il puisse comprendre... Jusque là, tout du moins... Parce que lorsqu'il entends Lupin lui demander d'un air idiot, un peu l'air de rien, s'il cache ses soit-disant talismans -inexistants, mais à part lui, et Brian, personne d'autre ne le sait, alors autant utiliser le prétexte pour mettre sur une fausse piste...- sous sa peau, Dray manque de peu de se figer sur place, alors que son palpitant manque un battement avant de se mettre à accélérer dans sa poitrine... Bordel... est-ce qu'il commence à comprendre, ou n'est-ce vraiment qu'une question en l'air, plus moqueuse et inutile qu'autre chose ? Impossible de le savoir... Enfin, peut-être qu'il pourrait s'en douter, mais la perspicacité n'est pas toujours son point fort -non, c'est celui de son meilleur ami, ça, contrairement à ce qu'il laisse croire à tout le monde. Mais heureusement, aucune réaction ne l'a trahit sur le coup, pas cette fois-là en tout cas, masquant immédiatement et sans problème son malaise et toute sa suspicion et ses doute, s'affairant à la place à garder son air un peu mystérieux, malicieux et narquois avant tout, haussant les sourcils alors qu'il répond à voix basse de manière à ce qu'il ait l'air de vouloir faire ces deux mots mystérieux sans pouvoir s'empêcher d'être moqueur...

« Qui sait... »

Comme s'il était loin, très loin de la vérité, alors qu'en fait... Il est juste dessus.

[…]


Non mais vraiment... Leur discussion a tellement dérapé, tellement dévié, que maintenant Dray est énervé. Dans le genre vraiment énervé, même, au point qu'il commence à avoir envie de tout bonnement envoyer son poing quelque part. Méthode très mature, nous sommes d'accord, mais au moins, ça défoule, et c'est efficace... Mais bon, pour l'instant il se retient encore de le faire : mauvaise idée, et puis il ne pourrait pas avancer dans sa recherche d'indices de laquelle il ne démord décidément pas. Cependant, lorsque Remus mentionne Lemalf, professeur de soin aux créatures magiques de son état, Dray sent étrangement qu'il y a quelque chose là-dessous, quelque chose de suspect. Cherchant un moment, fouillant dans sa mémoire, se concentrant sur ce qu'il se rappelle, il finit par trouver : mais, est-ce que c'est bien la même chose qu'il a pu ressentir dans l'aura de Remus et de Lemalf ? Impossible d'être déjà parfaitement sûr, non, pour ça il faudrait que le professeur soit juste à côté lui aussi, qu'il puisse comparer ce petit quelque chose qu'il peut ressentir dans la magie de Remus et qu'il croit bien déjà avoir senti chez l'américain également. Mais ça, il ne peut pas. Quant au fait que c'est peut-être une coïncidence... L'anglo-coréen n'y croit pas. Non, il ne croit pas au hasard, pas aux coïncidences ni à ce genre de chose. Et puis il a vraiment l'impression qu'il y a quelque chose de louche là dessous, trop d'éléments collent, trop d'éléments correspondent aux détails qu'il sait coïncider au secret de Remus -les jours à l'infirmerie par exemple...-, et c'est comme si Remus cherchait vraiment à détourner son attention sur l'homme. Pas besoin de dire que c'est en partie ce qui lui a autant mis la puce à l'oreille.

Ce pourquoi, il bluff. Juste un peu, histoire d'essayer d'avoir sa réponse : une quelconque réaction pourrait lui dire si, effectivement, Lemalf et Remus ont le même secret -et dans ce cas, lui donner de nouvelles pistes- , ou si ce n'est absolument pas le cas et que le préfet lui a donner en pâture au hasard le premier nom qui puisse plausiblement détourner son attention. De préférence, Dray aimerait que ça soit la première des deux possibilités, d'ailleurs. Sauf qu'évidemment, le très contrariant Lupin ne montre pas le moindre signe de trouble pour le moment, ce qui agace quelque peu le coréen. En plus de son énervement déjà présent. Aish, il peut pas se trahir et le laisser découvrir son secret ou quoi ?! La patience c'est bien gentil, mais il commence quand même à en manquer un peu, là. Mais, étant mauvais perdant, il n'est pas décidé à montrer plus son énervement, et se contente de garder la même expression que précédemment, ne faisant que renifler négligemment en l'entendant lui répondre. Tss, qu'est-ce qu'il en a à faire qu'il le trouve chiant ou soit intrigué par ses questions ? -oui bon, la deuxième lui dit tout de même de faire plus attention mais bon- Et puis il ne répond pas à côté de la plaque, non... Juste par rapport à des éléments qu'il est le seul à connaître. Qu'il est le seul à pouvoir ressentir aussi. Mais ça, ils ne peuvent pas le savoir, alors ils sautent tous sur la première hypothèse venue, à savoir : Garisson est bizarre, et il répond des trucs tout aussi étranges et incroyables aux questions, complètement à côté. Alors que NON ! Mais Dray est bien décidé à ne rien faire, ni dire, pour les faire changer d'avis. Qu'ils pensent tous ça... ça lui donne un mouvement d'avance, voir même plusieurs, et il est hors de question qu'il leur donne des indices qui pourraient leur faire comprendre son Secret, non. Et, de la même façon, il ne compte aucunement répondre aux questions de Remus ; non, ça lui donnerait trop de pistes, alors qu'il s'est déjà trop rapproché de son secret.

Sans le couper ni prendre la parole pour ne serait-ce que faire mine de répondre à ses questions, Dray arque légèrement un sourcil dubitatif en l'entendant se mettre à parler étrangement plus rapidement. Même s'il manque de les froncer à nouveau en l'entendant mentionner le nom de son meilleur ami, n'appréciant pas trop l'entendre parler de lui ainsi, même si c'est bien à cause du masque de Brian que tout le monde le prend pour un imbécile-heureux. Mais lui sait pertinemment qu'il n'est en rien un ''gros bêta'' -évidemment, puisqu'il le connaît sur le bout des doigts- , qu'au contraire, il est plus perspicace que lui, bien plus intelligent que la moyenne. Mais ça n'est pas à lui de le révéler. Ecoutant encore les paroles du préfet de Gryffondor, il a du mal cette fois à ne pas laisser un sourire en coin fier et narquois de s'afficher sur ses lèvres à la mention de Sakarov et de son épouventard. Héhé, oui, il n'est pas peut fier de ça, surtout que ça a bien énervé le professeur de DCFM et que, soyons franc : Dray aime embêter et énerver les gens, surtout lorsqu'ils représentent l'autorité. D'ailleurs, le sourire en question filtre tout de même légèrement sur ses lèvres, infime, l'espace d'une seconde, tandis que juste un flash de cette fierté narquoise passe dans ses yeux sombres. Et, aussi vite qu'il est apparu, le sourire disparaît pour laisser place à cette expression plus neutre, mais qui est pourtant assez loin d'être calme, les sourcils légèrement froncés. Quant à la dernière question de Remus... Et bien c'est à son tour, de sentir son palpitant rater un battement. «Tu l’as … senti ou quoi ?» … Oui. Oui, c'est exactement, précisément ça. Il l'a senti. Et il ne faut surtout pas que Remus le sache... Si, intérieurement, Dray est limite en proie à un certain affolement, extérieurement, en revanche, son expression n'a pas vraiment bougée. ''Pas vraiment'', parce que les muscles de son dos se sont immédiatement crispés, avec légèreté certes, mais tout de même ; qu'une lueur indescriptible est passée dans son regard. Il peut sentir l'amertume emplir sa bouche, alors que ses lèvres se courbent en un nouveau sourire en coin narquois et insolent, mais avec une pointe d'amertume. Et puis, après cette première et interminable seconde où toute autre émotion lui a semblé comme gelée, la colère revient. Sourde, grondante, et froide. Inhabituel, chez Dray, qui est plutôt du genre au sang chaud et à l'énervement violent qu'il défoule par les poings. Mais non, ce n'est pas le moment. Cherchant à tout allure un plan pour nier, il prend la solution la plus simple, à savoir : agir comme d'habitude, en tant qu'insupportable sale gosse, insolent et narquois. Alors toujours alors son sourire en coin, un peu mauvais, il répond, sans le quitter des yeux :

« Senti ?! Ha, je suis flatté que tu penses ça de moi, mais non, désolé si je te déçois, je n'ai pas de super-pouvoir. A moins que tu ne parles de ma perspicacité ? Dans ce cas oui, c'est vrai que je tombe rarement à côté, tu vois, même si ça semble forcément pas évident à tous. Mais c'est comme ça, tout le monde peut pas voir être aussi clairvoyant que moi... ! »

Bon, il a nié, d'une certaine façon, est-ce que le préfet morderait à l'hameçon et s'éloignerait de son secret ? A voir ; il espère. Mais mieux vaut aussi l'empêcher de trop y penser maintenant et l'orienter sur un autre sujet, c'est sûrement plus prudent. D'autant que Dray ne trouve pas son petit mensonge si éloigner de la vérité... Alors, il enchaîne, après une pause d'à peine une ou deux secondes :

« C'est juste que je trouve particulièrement étrange, tu vois, que tu me mettes soudainement sur la piste de Lemalf... -soit dit en passant, ça m'attriste vraiment que tu essaye de te débarrasser de moi comme ça, Remus. C'est qu'il y a quelque chose d'assez gros pour m'intéresser plus à ce qu'il cache lui qu'à ton petit secret. Et qu'il y a forcément un truc en commun pour me faire mordre à l'hameçon. Le secret entier, donc. »

Il parle tout en se mettant à marcher en cercle autour de Remus, une fois, l'étudiant avec attention. Repassant à côté de lui pour se planter juste devant lui, il susurre d'une voix mielleuse et pourtant très légèrement rauque qui ne prédit rien qui vaille. D'où est-ce qu'il sort tout ça ? Et bien il se demande lui-même, il déblatère juste les paroles qui lui viennent à l'esprit tout en prenant un air conspirateur, un air de celui qui explique une théorie irréfutable, alors qu'il n'y a -fort probablement- que lui qui voit vraiment le lien entre ses arguments. Et puis de toute façon, dans son esprit, ils se tiennent vraiment, ses arguments ! Se plantant donc à nouveau devant le préfet, Dray incline légèrement la tête sur le côté, un sourire en coin retord et toujours aussi insolent sur les lèvres alors qu'il reprend, bien décidé à percer le secret à jour :

« Hm...  C'était quoi ton histoire, déjà ? Des bêtes sauvages qui t'ont attaqué, alors que tu faisais une jolie petite promenade au clair de la pleine lune en pleine forêt interdite, et Lemalf qui, comme le graaand héros qu'il est, t'a sauvé des griffes des créatures, se récoltant lui même assez de coups pour être aussi envoyé à l'infirmerie ? Et après ça, tu me lance quand même sur sa piste... Qu'est-ce qu'il y a bien pu se passer précisément ce soir là que tu essaye tant de cacher ? Qu'est-ce qui a bien pu vous attaquer... A moins que c'est entre vous que vous vous soyez battus ? Mais pourquoi est-ce qu'il n'aurait rien dit et n'aurait rien fait pour te faire renvoyer alors, préfet ? T'es inatteignable pour lui ? Ou protégé par quelqu'un ? Ou quelque chose ? Ou est-ce que ton secret est tout simplement si terrible qu'il ne te mettrait pas seulement toi en mauvaise position, mais les professeurs aussi ? Voir l'école toute entière... ? »

Oui ; maintenant que Remus s'est tant rapproché de connaître son secret, son don... Dray est d'autant plus décidé à percer le sien à jour. Il trouvera. Coûte que coûte, même s'il doit remuer tout Poudlard pour ça et utiliser des stratagèmes que tout Gryffondor rechignerait à utiliser parce qu'ils seraient certainement considéré comme trop ''Serpentard'' pour eux... Et quelque chose lui semble particulièrement... étrange, dirons-nous. Comme s'il touchait enfin au but, qu'il ne lui manquait qu'un seul micro petit détail, que la réalisation, la mise en place de tous les éléments pour trouver la solution... Et que ce qu'il trouverait serait sans doute plus ''mauvais'' que ce à quoi il peut s'attendre.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! » [PV Remus] « I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »  [PV Remus] Icon_minitimeMar 7 Jan - 23:35

« I'll find out what you're hiding, one day, I swear...! »
Dray Garisson & Remus Lupin

Si sa ronde s’était bien déroulée, Remus serait dans son lit, à l’heure actuelle. Avec les Maraudeurs, ils auraient blablatés pendant une petite demi-heure, peut-être auraient-ils reparlé de l’organisation de leur fête, et ils auraient fini par s’endormir, comme toujours, le sourire aux lèvres. Là, sans regarder sa montre Remus se disait qu’il devait être plus ou moins onze heures, et vu comment c’était parti, les deux en avaient encore pour longtemps à se chercher des noises. Brillant, brillant, voilà qui terminait de le mettre dans une humeur terrible, après la journée atroce qu’il avait déjà passée. Pourquoi était-il sorti de sa tour, hein ? Il aurait dû y rester, après tout il avait bien droit à un ou deux jours de repos, n’est-ce pas ? Et Lily avait de toute façon beaucoup plus d’autorité que lui, même si bon, espérer avoir une quelconque autorité sur Dray Garisson était comme penser qu’aller sur la Lune se faisait en claquant des doigts. Bref, les deux jeunes hommes, seize ans à peine, dérangeaient le château presque vivant autour d’eux en se montant l’un contre l’autre. Si Remus détournait le regard – il ne se le permettait pas – il verrait les tableaux qui leur lançaient des regards énervés, du genre « allez les enfants, retournez vous coucher ! » . Evidemment, le préfet qui sommeillait en Remus était énervé, mais pas seulement. Le Gryffondor, le Lion, étaient énervés, le Loup-Garou aussi, tout le monde enfermé dans le garçon était terriblement énervé par ce petit moins que rien d’anglo-coréen qui se prenait pour le roi de la Terre, et si ça ne se terminait pas en duel de couloir dans lequel Remus se faisait lamentablement laminer à cause de ses multiples blessures – et ce malgré son don pour les défenses contre les forces du mal, y’a quoi voir son futur pour en être sûr, alors il serait le garçon le plus chanceux du château.

Dray lui sortait un ramassis de conneries depuis qu’ils s’étaient retrouvés tous les deux dans ce couloir du sixième étage, et pourtant Remus était certain que parmi tout ce qu’il disait, parce que le garçon parlait beaucoup, il y avait du vrai. Au milieu des talismans et des supers-pouvoir, il y avait des indices sur ce qu’il cachait réellement. Pourquoi cacher quelque chose, d’ailleurs ? Ça n’avait pas l’air si terrible que ça, comme pouvoir, surtout si ça permettait d’autres choses que de détourner un épouvantard. Rien d’aussi terrible que la damnation qu’il subissait, lui, pauvre Remus Lupin, et qui elle méritait bien d’être cachée. Les Lycanthropes n’étaient pas les personnes les plus appréciées du royaume, malheureusement. Peut-être l’aurait-il crié sur tous les toits, si ça avait été le cas … « Hey, regardez-moi, je suis trop fort, tous les 28 jours au lieu d’avoir mes règles je me change en Loup-Garou ! », pas mal, comme phrase d’approche, non ? James suggérait de temps à autres à Remus de tout avouer, de cette manière-là, un peu humoristique. Puis la pleine lune arrivait de nouveau, et James oubliait cette saugrenue idée.

« Senti ?! Ha, je suis flatté que tu penses ça de moi, mais non, désolé si je te déçois, je n'ai pas de super-pouvoir. A moins que tu ne parles de ma perspicacité ? Dans ce cas oui, c'est vrai que je tombe rarement à côté, tu vois, même si ça semble forcément pas évident à tous. Mais c'est comme ça, tout le monde peut pas voir être aussi clairvoyant que moi... ! »

Quel Gryffondor. Certains osaient en douter, certains osaient l’associer aux Serpentards. Mais Remus en était persuadé, le Choixpeau ne s’était pas trompé en le plaçant chez les Rouges et Ors. Suffisait de le voir se pavaner comme ça, nonchalant mais toujours extrêmement fier. Garisson était bien trop insolent et narquois pour être une vipère. Elles, elles étaient plus nobles. Elles gardaient la tête droite et fermaient leur gueule. Lui, il débitait un flot de parole incroyable, réellement, incroyable.
Donc, après avoir eu des talismans vaudous cachés sous sa peau, puis après il avait un odorat surdéveloppé pour sentir les liens entre les gens, particulièrement celui entre Lemalf et lui, et maintenant il était quoi, clairvoyant ? N’importe quoi, ça devenait n’importe quoi. Remus secouait la tête de droite à gauche, levait les yeux au ciel, définitivement exaspéré par le Garisson.

« C'est juste que je trouve particulièrement étrange, tu vois, que tu me mettes soudainement sur la piste de Lemalf... -soit dit en passant, ça m'attriste vraiment que tu essayes de te débarrasser de moi comme ça, Remus. C'est qu'il y a quelque chose d'assez gros pour m'intéresser plus à ce qu'il cache lui qu'à ton petit secret. Et qu'il y a forcément un truc en commun pour me faire mordre à l'hameçon. Le secret entier, donc. Hm... C'était quoi ton histoire, déjà ? Des bêtes sauvages qui t'ont attaqué, alors que tu faisais une jolie petite promenade au clair de la pleine lune en pleine forêt interdite, et Lemalf qui, comme le graaand héros qu'il est, t'a sauvé des griffes des créatures, se récoltant lui même assez de coups pour être aussi envoyé à l'infirmerie ? Et après ça, tu me lance quand même sur sa piste... Qu'est-ce qu'il y a bien pu se passer précisément ce soir là que tu essaye tant de cacher ? Qu'est-ce qui a bien pu vous attaquer... A moins que c'est entre vous que vous vous soyez battus ? Mais pourquoi est-ce qu'il n'aurait rien dit et n'aurait rien fait pour te faire renvoyer alors, préfet ? T'es inatteignable pour lui ? Ou protégé par quelqu'un ? Ou quelque chose ? Ou est-ce que ton secret est tout simplement si terrible qu'il ne te mettrait pas seulement toi en mauvaise position, mais les professeurs aussi ? Voir l'école toute entière... ? »

Ce qui tuait Remus, c’était que bien sûr, Dray avait raison. Même s’il n’avait lui-même pas l’air de comprendre ce qu’il disait, même s’il avait l’air de débiter des trucs sans comprendre la portée de ses mots, il avait raison. Bien sûr que Lemalf et lui étaient liés, pour la simple et bonne raison qu’ils avaient un secret commun, ils étaient Loups-Garou tous les deux, par Merlin. Honnêtement, Dray était à deux doigts de comprendre, mais pour personne ce n’était aussi évident, pas même lui, avec ses talismans, son flair ou sa clairvoyance, ce n’était pas aussi simple. On ne pense pas aux Loups-Garou tous les jours, certains sorciers ne croient même pas en leur existence, alors il est bien facile d’oublier même qu’une telle abomination parcoure la Terre. Et pourtant. Et Garisson avait aussi mis le doigt sur le fait que Remus et Lemalf s’étaient battus ; quand le garçon avait entendu les mots de l’anglo-coréen, son cœur avait d’ailleurs manqué une bonne dizaine de battements, à nouveaux. Fort heureusement, si Dray était peut-être doué d’un odorat particulier, ce n’était pas le cas de son ouïe, il n’avait alors rien entendu, n’est-ce pas ? Et puis de toute façon, il était trop à fond dans son blabla pour écouter le pauvre petit cœur meurtri de l’autre Gryffondor, qui se rapetissait peu à peu en entendant ses mots. Voir l’école toute entière, hein. Evidemment que Poudlard serait mal vue si on apprenait qu’un Loup-Garou en parcourait les murs. Bien sûr qu’il ne fallait que personne ne sache, bien sûr que c’était le deal, quand il était rentré il y a six ans de cela à Poudlard. Et puis Dray s’était mis à tourner autour de Remus, avant de s’arrêter pour le fixer, et ça lui avait donné mal au crâne, comme s’il avait besoin de ça.

Pour en revenir au secret de Dray, parce qu’il fallait bien se sortir de l’esprit tout ce que Dray venait de dire, le préfet trouvait que quelque chose ne convenait pas dans l’histoire de Garisson. Pourquoi s’intéressait-il à Remus, après tout, plein de personnes ressortaient blessées de la forêt interdite et restaient à l’infirmerie pendant trois jours, ce n’était pas extraordinaire. Remus avait croisé Lev Avdeïev à l’infirmerie, et c’était normal que lui se pose des questions. Il était dans un bien pire état qu’actuellement, il avait des traces de lacération partout, ses draps n’étaient plus blancs mais rouges, bien sûr qu’il pouvait s’étonner qu’un tel monstre se balade dans la forêt interdite. Mais face à Dray il n’était plus comme ça du tout. Certes il lui restait des ecchymoses un peu partout sur le corps, quelques coupures un peu partout. Mais à part ça, il était presque dans son état normal (fin, presque maigre, blanc comme un cachet d’aspirine, ses yeux gris entourés de cernes violettes, mais tout ça c’était habituel, classique chez Remus Lupin), alors pourquoi Dray se mettait subitement à se poser tant de question ? Est-ce que ce récent événement dans la vie de Remus n’avait fait que réactiver tout ce que Dray pensait de son préfet ? Avait-il durant toutes ces années amassé des informations qui le poussaient à penser qu’il n’était pas normal ? Est-ce que, à cause de ce qu’il venait de lui arriver, Remus avait sans le vouloir donné à Dray une pièce essentielle du puzzle de l’énigme de sa vie ?

« C’est que je ne comprends pas bien, Garisson, ce qui te fait dire ça … C’est comme si … je ne te convenais pas, et que par conséquent, tu me cherches. Je ne me plie pas à ta norme. Mais quelle est ta norme, Garisson ? Je te fais part d’un raisonnement, et tu me dis si tu suis, d’accord ? Je suis persuadé que quelque chose cloche avec toi, que tu n’es pas normal, l’incident du cours de DCFM nous l’a bien prouvé, à tous. Alors si moi, d’un côté, je me fais bouffer par une bête dans la forêt interdite, ce qui est parfaitement lié avec mon idiotie caractéristique, toi tu détournes les pouvoirs de l’épouvantard. Tranquillement. Tu vois, j’ai l’impression qu’on est liés, Garisson. Que si moi j’ai un secret, ça veut dire que toi aussi, tu en as un. Que tu fourres ton nez là où il ne faut pas, ça ne me pose pas de problème, j’en ai deux à la maison qui font exactement pareil. Mais toi c’est plus particulier. Parce que si James et Sirius jouent juste au cons, sûrs de rien et prêts à tout, toi tu as l’air de faire plus que ça. Petit détective en herbe qui d’abord a des talismans pour l’aider, puis quelque chose d’invisible, puis carrément un don de clairvoyance. Tu ne me racontes que des conneries, tu bluffes et tu es très doué. Mais tu vois, j’ai l’impression que quelque part dans ton charabia, tu racontes la vérité. Faut encore que je trouve laquelle. Mais ne t’inquiète pas, je trouverai. »

Remus en était persuadé, maintenant. Si Dray trouvait son secret, alors il trouverait le sien. C’était comme donnant donnant. La manière dont Dray fonctionnait n’était pas très orthodoxe, et elle était directement liée à son secret, c’était certain.

« Continue, Dray, à faire des suppositions sur mon soi-disant secret, parce que j’ai bien l’impression que ça m’aide à m’approcher du tient. Attend, je me mets à tourner autour de toi, c’est marrant, ça créé un effet de style. Et peut-être que ça m’aidera, que moi aussi, j’aurai ce fameux don de clairvoyance. Donc tes déductions … à vrai dire … je ne sais pas. C’est peut-être ma réputation de Maraudeur qui me rend intouchable. Et l’école ne veut certainement pas perdre un si bon élément que moi. Je leur garantis un taux de réussite aux ASPIC plus élevé grâce à mes excellentes compétences. Ouais, ça doit être ça. Toi, t’aurai peut-être été viré, qui sait. Tu n’es pas moi… En même temps moi je n’irais jamais volontairement dans la forêt me battre contre mon professeur de Soins Aux Créatures Magiques. Moi, pauvre de moi, je me suis juste fait attaquer par une grosse bête, et mon professeur m’a sauvé la vie. »

Remus s’était réellement mis à tourner autour de Dray. Il le voyait sous tous les angles, maintenant. Son teint de craie, ses yeux bridés, ses cheveux teints en blanc platine. Son air nonchalant, son regard narquois, Remus voyait tout, sauf ce qu’il y avait à l’intérieur, et pourtant, c’était là, le plus intéressant, ce qu’il avait à l’intérieur. Alors il s’était arrêté de tourner, et l’avait fixé, son regard gris planté dans ses yeux noirs, prononçant ses derniers mots d’un air sérieux, presque lèche-botte, revenant à son histoire de base, à celle que Dray devait croire. Il s’était fait attaquer, Xander Lemalf avait été là au bon moment et l’avait sauvé des griffes de la Bête. Pourquoi Dray ne voulait pas le croire, hein ? Ca tenait debout, c’était crédible ! Pourquoi cherchait-il la petite bête ? Parce que s’il continuait, il allait tomber sur une énorme bête…

© Chieuze

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